Les invités du Forum d'El Khabar s'accordent à dire que les perturbations subies par le marché à la veille de chaque mois de Ramadhan sont essentiellement dues à une disponibilité insuffisante en produits alimentaires. Une raison partagée par Boualem M'Rakech, président de la Confédération algérienne des chefs d'entreprise, qui souhaite voir un jour l'Algérie dotée d'une économie de l'offre et non pas celle de demande. Pour sa part, le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), M. Boulenouar, estime que le pays souffre d'un manque flagrant en structures et autres espaces à même d'absorber les marchandises mises quotidiennement sur le marchés de gros. Ces derniers ne doivent pas laisser leurs portes ouvertes jusqu'à la fin de l'après-midi et commercialiser les fruits et légumes aux compte-gouttes. Car, explique-t-il, dans d'autres pays, les marchés de gros ferment tôt le matin une fois les grossistes et détaillants ont acheté leurs marchandises. Les marchés de proximité prennent aussitôt le relais pour la vente des produits. C'est dans ce maillon de la chaîne où la spéculation bat son plein, précise-t-il. "Les prix, entre le marchés de gros et détail, atteignent parfois une hausse de 150%", relève M. Boulenouar. Tout en affirmant que plus de 50% de besoins nationaux en produits alimentaires sont importés, le porte-parole de l'Ugcaa avoue que chaque retard dans le déchargement de la cargaison sur les ports est synonyme de fais supplémentaires que l'importateur répercute immanquablement sur les prix de vente. M. Boulenouar fait partie de ceux qui soutiennent que la production nationale demeure insuffisante. Il cite l'exemple de la viande dont 600 000 tonnes seulement sont produites en Algérie. Plus de 350 000 tonnes sont des viandes rouges et 250 000 tonnes des viandes blanches. Selon lui, l'Algérien consomme uniquement 16 kg/an de viandes alors les organisations mondiales à l'image de l'Oms et de la Fao, recommandent 25 kg/an. De son côté, Amara Zitouni, président du Conseil de la concurrence, affirme que l'Algérie a pris la décision d'ouvrir son marché sans qu'elle ne se dote d'instruments de régulation nécessaires. À ce propos, Mustapha Zebdi, président de l'Association de la protection des consommateurs, évoque une absence de confiance entre le consommateur algérien et son administration. Il existe, renchérit-il, un fossé entre le discours officiel et la réalité du terrain. Sceptique quant à l'optimisme des responsables, M. Zebdi ne s'attend pas à une stabilité des prix durant le mois de Ramadhan. Bien au contraire, il soutient mordicus que les perturbations classiques du mois sacré persisteront encore. B. K. Nom Adresse email