Les prix des fruits et légumes demeurent inaccessibles pour la majorité des citoyens, malgré l'importante production enregistrée cette année. Les prix augmentent de manière importante chez les détaillants par rapport au marché de gros. L'UGCAA ouvre le débat. Un grand débat a été animé, récemment, autour de l'écart qui existe entre les prix des fruits et légumes affichés au marché de gros et au marché de détail, lors d'une conférence animée conjointement par le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le directeur du marché de gros de Hatatba (Tipasa) et le président de la commission des mandataires, organisée au marché susmentionné. Le directeur du marché en question, Allal Samsar, a affirmé que l'offre sur les fruits et légumes est très importante cette année. «L'approvisionnement du marché par les agriculteurs se fait quotidiennement. La marchandise est disponible en grande quantité et à des prix relativement accessibles, contrairement aux prix proposés par les détaillants», affirme ce responsable, qui regrette l'absence du contrôle des prix, presque inexistant en Algérie, ce qui permet aux commerçants d'imposer leur loi. Il cite à titre d'exemple le prix du kilogramme de la tomate qui est fixé à 15 DA au marché de gros, alors qu'il est proposé à 60 DA chez les détaillants. Le kilogramme du poivron est à 35 DA au marché de gros alors qu'il est vendu entre 60 et 100 DA au marché de détail. La pomme de terre est à 30 DA chez les grossistes et entre 40 et 50 DA chez les détaillants, le raisin entre 80 et 100 DA chez les premiers et entre 120 et 140 DA chez les seconds. Un écart important estimé à près de 5% qui suscite des interrogations, selon M. Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA. Ce dernier a imputé cette situation alarmante à l'absence des marchés de proximité et à la prolifération de l'informel. «Les commerçants informels ne sont pas soumis au contrôle, alors ils multiplient leurs marges bénéficiaires», explique le même intervenant. Viandes, des prix immuables Evoquant le volet de la viande, M.Boulenouar a déclaré que les prix de la viande suivront une courbe ascendante durant le mois de Ramadhan, étant donné que la demande est plus importante que l'offre. L'Algérie produit annuellement 600 000 tonnes de viandes (rouge et blanche), pour des besoins de l'ordre de 1 million de tonnes. Notre pays importe entre 60 000 et 70 000 tonnes par an à un prix allant de 250 à 300 millions de dollars par an. Malgré cela, les prix des viandes demeurent inabordables. Le kilogramme de la viande de poulet est à 285 DA. Celui de viande congelée est à 750 DA, alors que la viande fraîche est à 1100 DA. Pour pallier au déficit de l'offre de la viande qui est estimé à 40%, M. Boulenouar propose l'adoption d'un nouveau plan baptisé «plan d'urgence» qui consiste à mettre fin à toute importation de viande, à partir de 2012, et à encourager l'investissement dans l'élevage de bétail sur le territoire national, particulièrement par des particuliers. L'importation du lait doit, par ailleurs, prendre fin à la fin 2013 et les céréales, à la fin 2014. Selon le porte-parole de l'UGTAA. A ce sujet, M.Boulenouar déclare : «Notre pays recèle un important potentiel et l'importation n'a jamais été une solution pour assurer la qualité, mais plutôt la quantité des produits.»