Près de 36 000 accidents, recensés en 2001, ont causé la mort à 3 318 personnes et des blessures à 50 000 autres. Plus d'un million de véhicules circulant en Algérie sont bons pour la casse. Cette phrase lourde de sens, lancée récemment par un expert, résume parfaitement la situation on ne peut plus lamentable que vit le parc national automobile qui a pris un dangereux coup de vieux. Son vieillissement se poursuit d'une manière inexorable. Cette vétusté n'est pas sans conséquence sur la vie quotidienne des automobilistes. Ces derniers, ainsi que les passagers, sont exposés tous les jours que Dieu fait à un véritable danger de mort. Les statistiques avancées par le Centre national de sécurité et de prévention routière ne font que conforter ce constat. Rien que pour l'année 2001, 35 822 accidents environ qui ont fait 3 318 morts et près de 50 000 blessés ont été enregistrés. Les incidences financières se situent entre 15 et 20 milliards de DA. Le nombre d'accidents de la circulation recensés chaque année dans notre pays “rivalise”, paradoxalement, avec celui de la France. Pourtant, le parc national ne dépasse pas les 3 millions de véhicules alors que celui de l'Hexagone avoisine les 33 millions, soit 10 fois plus. Cette curieuse comparaison révèle, en fait, l'intérêt accordé par chacun des deux pays à l'état du parc automobile. Cette contradiction flagrante ne peut, toutefois, s'expliquer que par la défaillance dans le contrôle technique et l'âge très avancé de nos véhicules. Sur les 3 millions, plus de 80 % ont plus de 10 ans d'âge. Pis, l'office national des statistiques (ONS) indique que 7,19 % de l'ensemble du parc ont moins de 5 ans et que 41,28 % en circulation actuellement, ont 20 ans et plus. La moyenne d'âge est, avoue un observateur très au fait, de 15 ans. Le million de voitures à réformer, logiquement, estime ce spécialiste du secteur, consomme une importante quantité de pneumatiques, de lubrifiants, pollue l'environnement et nécessite en moyenne une enveloppe annuelle de plus de 500 millions de dollars US, destinée à son approvisionnement en pièces de rechange. La problématique du contrôle technique se pose, également, avec acuité. La décision d'imposer, de nouveau, cette mesure (contrôle technique Ndlr) depuis le 1er janvier 1999 n'a pu endiguer un tant soit peu ce phénomène. En dépit de l'installation en 1998 du Centre national pour l'étude et la recherche en inspection technique automobile (Cnerita), chargé d'assainir le parc existant et de réduire les risques de sinistres, le nombre d'accidents n'a pu être révisé à la baisse. Bien au contraire, il monte crescendo !!! La réglementation, élaborée par l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta), stipule que les voitures de tourisme de moins de 10 ans seront soumises à un examen toutes les deux années. Les véhicules “taxis” et les poids lourds subiront, quant à eux, un contrôle biannuel. Deux sortes de contrôle sont alors arrêtés : un contrôle a priori dévolu au Cnerita. Le contrôle périodique est, en revanche, ouvert aux opérateurs publics et privés. L'importation des véhicules de moins de trois ans ne fait, par ailleurs, qu'envenimer cette situation. Car, les voitures importées, précisent, les concessionnaires, dépassent largement les trois ans. Le prolongement de cette disposition de la loi de finances, jusqu'à décembre 2003, est considéré comme une indifférence à vouloir régler, en urgence, l'épineux problème du parc. Cette décision est, au grand dam des concessionnaires, confortée par les besoins du parc qui s'élèvent à 100 000 véhicules/an. Si le gouvernement souhaite en finir avec cette mesure, qui s'est avérée très dangereuse, le Parlement, cependant, oppose son niet. La solution ne peut surgir que par la mise en place d'une industrie mécanique digne de ce nom. Or, la réalisation de cet objectif n'est pas pour demain… B. K.