Le festival a pris fin, jeudi soir, avec une prestation, très attendue, de Khaled. Mais la manifestation se termine et des questions demeurent en suspens. Si le festival de Timgad est classé parmi les rendez-vous culturels et artistiques de première catégorie, avec pour mission la contribution et le rayonnement culturel et artistique du pays, nul ne peut nier la volonté et les moyens mis en place pour la réussite d'une telle manifestation, mais est-ce une question de moyens ou plutôt est-ce que c'est la logistique qui pose problème ou fait défaut ? En tout cas, la direction de la culture et autres établissements de communication et d'information, surtout étatiques, ne ménagent aucun effort, à l'exemple de Radio Batna, qui réserve une bonne place dans sa grille au festival de Timgad et à son déroulement, ce qui conforte donc l'idée que le souci est ailleurs. L'on s'interroge alors sur l'origine du problème. Où réside le point faible ? Pourquoi les résultats souhaités ne viennent pas ? Beaucoup de personnes du secteur culturel, que nous avons rencontrées, considèrent que l'organisateur de l'événement, l'Onci (Office national de la culture et de l'information) "ne prend pas en considération les avis des autres acteurs du secteur culturel", impliqués pourtant, et partie prenante, en principe, dans l'organisation et veillant au bon déroulement de la manifestation. Nos interlocuteurs n'accusent bien évidemment pas l'Onci, mais font remarquer que l'organisation d'un festival est un travail collectif, où tous les avis méritent au moins d'être écoutés. Organisée depuis le 27 juin dernier et jusqu'au 4 juillet, la 35e édition du Festival international de Timgad a été marquée par les prestations d'artistes algériens et ceux d'autres pays et continents (à l'exemple du monde arabe, avec la venue du Syrien Wafik Habib, de la Libanaise Najwa Karam, et du Tunisien Saber Rebaï). Le public de Timgad a aussi découvert des chanteurs en provenance de Chine, d'Inde, de Cuba, de Jamaïque, etc. Mais la présence clairsemée du public explique son choix et ses préférences. Et cela dure depuis des années ! Rappelons que la première édition de ce festival a eu lieu en 1967. A l'époque, le festival était consacré aux arts traditionnels. "Pourquoi ne reviendrait-on pas à cette vocation ?", se demandent beaucoup de Batnéens. Lakhdar Bentorki, commissaire du festival et patron de l'Onci, affirme que des sommes colossales sont déboursées pour faire venir des troupes du monde entier, mais l'on a remarqué durant cette édition que ces troupes-là et ces artistes-là ne font pas de recette. Les tribunes étaient à moitié vides (à moitié pleines, c'est selon !). Et comme toujours, les artistes de la région sont oubliés, ou pas suffisamment représentés. Dihya, Amirouche, Markunda Aurès n'ont jamais été conviés, pourtant ils ont un large public dans la région. Par ailleurs, la soirée de clôture, qui a été animée par le king Khaled, a connu une affluence record, mais aussi des escarmouches et des blessés. A minuit, l'hymne national a été chanté en chœur par le public et les artistes, pour la célébration du 51e anniversaire de l'indépendance, à l'instar de Khaled, réclamé par le public tout au long de la soirée, mais qui n'a fait son apparition qu'aux environs de deux heures du matin, comme pour sauver tout un programme et une soirée qui a frôlé le chaos : plus de spectateurs que de billets, journalistes éjectés par des vigiles, le responsable de la commune de Timgad à qui on exige des tickets, etc. En somme, "personne n'est contre l'organisation du festival de Timgad, mais sous cette forme, personne n'est pour". C'est ce que nous disent les jeunes de Timgad. R H Nom Adresse email