Dans son rapport annuel pour l'année 2012, la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh), que préside Me Farouk Ksentini, tire la sonnette d'alarme et met en garde contre la corruption qui "ne cesse de gangrener le pays". La commission souligne que la corruption "se banalise et, l'impunité aidant, risque d'entraver toute démarche destinée à atteindre les objectifs socioéconomiques", et ce, "si les hautes autorités nationales n'entreprennent pas des actions profondes et continues d'éradication de ce fléau, pour le moins dévastateur, et devant toucher l'ensemble des secteurs, notamment ceux créateurs de richesses et les plus hautes sphères de la hiérarchie de l'Etat". Elle estime qu'il est opportun et urgent d'engager "une lutte effective et durable contre ce mal et les scandales qu'il génère". La lutte contre la corruption que prône la Cncppdh doit associer "l'ensemble des acteurs institutionnels et non institutionnels, les médias et la population", en permettant, exige la commission, "au pouvoir judiciaire d'exercer pleinement, sereinement et de manière indépendante l'ensemble de ses prérogatives légales". Le rapport conclu que la tendance qui s'est dégagée sur l'état de la matrice des droits de l'Homme s'est poursuivie l'année dernière. Elle indique que la perception des droits de l'Homme "est meilleure en Algérie", mais en revanche, "les efforts à consentir demeurent importants". Sur le plan social, la commission préconise une meilleure écoute des doléances des citoyens, lesquels, "au moindre sentiment d'iniquité, appellent à l'incivisme et à la violence". Elle fait remarquer que les énormes recettes engrangées du pétrole ont provoqué "une extraordinaire ascension de certains groupes sociaux au détriment des autres". Cette ascension fulgurante, précise le rapport de la commission, "a occasionné des disparités entre les strates de la société. Une minorité riche de façon ostentatoire et une bonne majorité vivant dans le besoin, voire pour certains dans la pauvreté". Dans le chapitre du renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit en Algérie, dans sa deuxième section réservée à la consolidation de la liberté de la presse, la commission regrette que la relation entre le pouvoir et la presse privée soit caractérisée, principalement, "par des actions de musellement", à travers "l'adoption de lois et de règlements rétrécissant de manière significative l'espace de liberté". La commission ajoute que le spectre de l'emprisonnement des journalistes et autres correspondants qui planait sur les rédactions "a duré jusqu'à l'adoption du nouveau code de l'information en juin 2012". La commission regrette aussi la rétention de l'information. Elle dénonce le fait que le législateur "ne semble pas avoir consacré le droit au journaliste d'accéder aux sources d'informations". Elle évoque, par ailleurs, le cas du maintien de la peine privative de la liberté. Ces cas sont infligés aux journalistes en cas d'impossibilité de paiement d'amendes exigées. La commission souligne que ces amendes restent fortement élevées et la contrainte d'emprisonnement demeure en vigueur et pèse sur la liberté de la presse. Elle dénonce, par ailleurs, la poursuite des journalistes devant des tribunaux, comme étant les seuls responsables de leurs écrits. L'ancienne loi poursuivait et le rédacteur en chef et le directeur de publication d'une manière solidaire. Le rapport a évoqué aussi la réconciliation nationale, la réforme de la justice, la détention préventive... M M Nom Adresse email