RéSUMé : Nacéra laisse Djamel passer commande et lui demande ensuite de lui parler de lui. Tel un adolescent, il s'exécute et lui dévoile un pan de sa vie, son travail, ses ambitions... etc. Il ne regrettait qu'une chose : ne pas avoir encore rencontré la femme de ses rêves... Enfin, jusqu'à la semaine dernière... Nacéra se met à jouer nerveusement avec le bout d'une serviette. Va-t-elle lui avouer qu'elle aussi, elle n'était pas indifférente à sa présence ? Ou bien va-t-elle avant tout lui demander de l'aider à dénicher un appartement pour que sa sœur puisse se marier rapidement ? Djamel lui prend la serviette des mains : - Pourquoi es-tu si nerveuse ? Tu ne te sens pas à l'aise ? Elle relève la tête promptement : - Heu... je suis très l'aise ;.Ne t'inquiète pas. Seulement, il y a un petit problème qui me préoccupe ces derniers temps. Il ouvrit les mains : - Pourrais-je faire quelque chose ? Elle le regarde dans les yeux : - M'aider à trouver un appartement le plus vite possible. Il fronce les sourcils : - C'est très urgent ? - Oui... ma sœur doit se marier, et... et son mari ne veut absolument pas vivre avec sa famille. Un conflit de génération. Tu comprends... Il hoche la tête : - Parfaitement. Nous vivons dans une société tiraillée entre les traditions et le modernisme... Il lui prend la main : - Tu peux compter sur moi... Dès demain je pourrais te trouver quelque chose. Tu veux un appartement spacieux, au centre-ville, en banlieue ou... Elle l'interrompt : - Peu importe le lieu et l'espace. Je veux juste un appartement à louer. Un deux-pièces suffirait je présume. - Bien... Tu peux considérer que le problème est réglé. Il lui relève le menton : - Je ne veux plus voir cette tristesse sur ton visage. Nacéra sentit son cœur s'emballer : - Heu... je ne sais comment te remercier... - En gardant ton beau sourire. Elle sourit, et sentit en même temps ses yeux s'emplir de larmes. Djamel lui serre la main : - Je sens que tu vis de graves problèmes... Tu peux te confier à moi si cela peut te soulager. Nacéra prend un mouchoir et s'essuie les yeux avant de lancer d'une voix émue : - Je ne pensais pas que la gentillesse existait encore dans notre société... Tu... tu es quelqu'un d'exceptionnel Djamel. - Mais non, je ne suis qu'un homme comme les autres... Il rit : - Un homme qui te fait la cour tout en espérant te conquérir un jour. Elle affiche une moue : - Me conquérir... C'est trop avancé... - Pourquoi ? - Je ne suis pas jeune Djamel. Ce n'est pas la peine de me bercer d'illusions. - Moi non plus je ne suis pas jeune ma chère. Je crois que nous sommes de la même génération. Et puis, dans une relation sentimentale l'âge ne compte pas tellement. Elle soupire : - C'est pour cela que les hommes d'âge mûr épousent des minettes deux fois plus jeunes qu'eux ? Il rit : - A chacun sa vie. Les goûts et les couleurs... Elle lève la main et l'interrompt : - Je suis une femme qui a déjà souffert énormément dans son existence... Je... je n'attends absolument rien de la vie... J'aimerais que Dieu m'accorde seulement une bonne santé. - Je l'espère pour nous deux... Mais je crois que tu penses plus aux autres qu'à ta petite personne... Voilà la raison qui explique un peu ton désarroi. Elle hausse les épaules : - Je n'ai que ma famille... A qui d'autre pourrais-je penser ? - A toi. A ton avenir... Tu devrais sortir un peu plus fréquemment, t'amuser, faire d'autres connaissances. Si tu t'obstines à te terrer dans ta coquille, personne ne pourra rien faire pour toi. Il faut te secouer un peu Nacéra... La vie est belle pour ceux qui savent l'apprécier à sa juste valeur. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email