Le harcèlement des non-jeûneurs est-il de retour ? Tout porte à le croire en se fiant à la déclaration rendue public hier par l'Observatoire des droits de l'Homme de Tizi Ouzou. Ce dernier a dénoncé une campagne de "recherche des non-jeûneurs", dans la wilaya de Tizi Ouzou, notamment dans la commune de Tigzirt. En effet, selon l'ODH, la Gendarmerie nationale s'est déplacée vendredi dernier au village Tifra à la "recherche de non-jeûneurs". Selon le même communiqué, citant M. Ouhadad, président du comité de village de Tifra, "les gendarmes ont interrogé des citoyens et ont pris des noms de personnes qui fréquentent une cafétéria du village qui ouvre la journée durant le Ramadhan. Les gendarmes ont fait irruption à l'intérieur du café où ils ont photographié les présents", indique l'ODH qui précise, par ailleurs, que "le gérant du café devait se présenter hier devant la gendarmerie de Tigzirt". À cet effet, les habitants ont décidé d'organiser un mouvement de protestation devant la brigade de gendarmerie de Tigzirt, a encore indiqué M. Ouhadad à l'Observatoire des droits de l'Homme. Contacté hier, le président du comité de village, M. Ouhadad, a précisé "que nous avons décidé de ne pas organiser le sit-in prévu hier devant la brigade de gendarmerie de Tigzirt afin de ne pas embraser la situation, d'autant plus que la gendarmerie semble décidée à cesser toutes poursuites contre le propriétaire du café en question". Notre interlocuteur rappelle, par ailleurs, que les faits remontent à vendredi dernier, vers 14h30, "lorsque des gendarmes, en civil, sont arrivés avec des véhicules banalisés et ont accédé au café du village, par une porte secondaire, alors que les rideaux du café étaient fermés. Une fois à l'intérieur, ils ont signifié au propriétaire qu'il est interdit d'exercer en ce mois de carême. Les gendarmes ont ensuite filmé toutes les personnes présentes sur les lieux, une vingtaine, avec un camescope", ce qui a provoqué la colère des villageois. M. Ouhadad affirme au final "qu'on a jamais eu de réclamation, de la part de nos villageois, liée à l'ouverture de ce café. Les libertés des habitants de Tifra sont entièrement respectées et ce n'est pas la présence de deux à trois salafistes, vraisemblablement à l'origine de cette réclamation, qui va perturber la quiétude de notre village". K. T Nom Adresse email