C'est dans un décor somptueux que l'image du regretté Matoub Lounès et de son combat légendaire a été magiquement ressuscitée. Des fins fonds de l'Azawad malien jusqu'aux crêtes du Djurdjura, il n'y avait pratiquement pas de frontière, samedi soir, à l'occasion de la cérémonie de remise du 3e Prix de la résistance Matoub-Lounès qui a été décerné, cette année, par la Fondation Matoub-Lounès au célèbre groupe de musique targui Tinariwen. Organisée en soirée dans le magnifique décor de la khaïma du parc de loisirs Tamaghra de Tizi Ouzou, cette belle cérémonie aura été marquée par une grande solennité, et ce, en présence d'une foule des grands jours composée de plusieurs élus tels que le vice-président de l'APW de Tizi Ouzou, les deux présidents d'APC de Tizi Ouzou et d'Aït-Mahmoud, une belle brochette d'artistes à l'image de Taleb Rabah, Karim Abranis, Ali Ideflawen, Hamid Matoub, et la grande surprise de la soirée Akli D. venu spécialement de Paris, mais aussi de nombreux admirateurs du défunt artiste ainsi que des membres de la Fondation Matoub-Lounès et à leur tête Malika Matoub et sa mère Nna Aldjia. C'est dire que c'est dans un décor somptueux que l'image du regretté Matoub Lounès et de son combat légendaire a été magiquement ressuscitée surtout que les responsables de la Fondation avaient réussi le pari de faire venir, pour la première fois en Kabylie, le célèbre groupe targui Tinariwen pour lui décerner le traditionnel Prix de la résistance Matoub-Lounès et l'honorer tel qu'il se doit pour son noble et inlassable combat en faveur des Touareg de l'Azawad malien. "Ce soir, Lounès nous a réunis tous, lui qui s'est toujours engagé sans retenue pour tamazight, la liberté, le droit à la différence et la démocratie", dira Malika Matoub dans son allocution d'ouverture. "Il a résisté, dit-elle, à toutes les formes de dépersonnalisation et de conformisme et il est resté profondément Kabyle, Algérien authentique, Amazigh et homme libre. C'est avec beaucoup de plaisir et d'émotion que nous accueillons ce soir le groupe Tinariwen pour lui attribuer le 3e Prix de la résistance Lounès-Matoub et nous saluons leur authenticité et leur voix qui a su briser le voile du silence sur une identité millénaire de Tamazgha. Ces hommes libres nous ont réconciliés avec nous-mêmes et nos racines. Leur musique nous vient des fins fonds du désert et leur voix vient se confondre avec celle de Lounès Matoub pour nous démontrer, une fois de plus, que la musique élimine les barrières et les frontières pour rapprocher les peuples. Elle est plus forte que les Etats et elle brise l'omerta notamment quand elle est porteuse de liberté, imprégnée d'espoir et d'amour, piétinée par le bruit macabre des armes", clamera encore Malika Matoub sous les applaudissements nourris de la foule et l'admiration des artistes touaregs de l'Azawad. "Nous sommes heureux de notre première visite en Kabylie qui ne sera certainement pas la première et nous sommes fiers de recevoir le Prix de la résistance Matoub-Lounès, car nous connaissons parfaitement tous les sacrifices consentis par cet illustre artiste qui a payé de sa vie pour le combat amazigh sans frontières et la démocratie en Algérie", dira Brahim, le guitariste et chanteur du groupe Tinariwen extrêmement touché par toutes ces marques de sympathie surtout au moment de recevoir symboliquement des burnous traditionnels de Kabylie de la part des élus locaux puis le Prix de la résistance Matoub-Lounès remis à l'occasion par la mère de Lounès, Nna Aldjia, qui a eu bien du mal à contenir son émotion et sa douleur vivace même si elle trouva les forces nécessaires pour entonner, d'une voix aiguë et stridente, un "achwiq" qui donna bien des frissons à la nombreuse assistance alors que les youyous répétés des femmes ne firent qu'accentuer la solennité d'un tel évènement. Alors que le Dr Mohamed Msela, représentant de l'APW de Tizi Ouzou, a tenu à rassurer la Fondation Matoub de l'aide totale de l'actuelle APW, des témoignages émouvants et des anecdotes originales émanant d'artistes bien connus tels que Karim Abranis, Ali Ideflawen, Hamid Matoub, Ali Meziane et Akli D. mais aussi de Ouahab Aït Menguellet, P/APC de Tizi Ouzou et Slimane Allem, son homologue d'Aït Mahmoud ont alors égayé cette belle soirée qui s'est prolongée jusqu'aux première lueurs du jour avec des tours de chants endiablés des monts de Kabylie et du désert de l'Azawad à la mémoire du Rebelle, comme par enchantement ressuscité comme a tenu à le rappeler Nna Aldjia visiblement comblée par un tel devoir de mémoire. M H Nom Adresse email