Résumé : Après avoir visité la salle où devait se tenir le défilé de mode, Nacéra se lança sans relâche dans le travail et confectionna des modèles exclusifs. Djamel s'était surpassé pour assurer un décor hors pair et des agencements qui l'avaient laissée sans voix. Le grand jour approchait à grands pas, et la jeune femme est soumise à rude épreuve. Elle tint à apporter elle-même les dernières retouches. Chaque mannequin s'entraîna ensuite sur l'estrade, sur une musique de base, et une harmonie s'installa tout de suite entre leurs pas et les différents rythmes. Djamel demande à Nacéra de revoir quelques "itinéraires", tout en chronométrant chaque mannequin afin de ne pas tomber dans le piège du timing. Il ne faut surtout pas lasser le public ou le laisser sur sa faim. Pour cela, un autre training sera de mise avant le grand jour. À une semaine de l'événement, Nacéra, qui avait préparé les invitations, demande à Hind de l'aider à les distribuer. Elles se concertèrent avec Djamel encore pour convier différents organes de presse, des maisons de couture de renommée, des commerçants de prêt-à-porter et de tenues de soirées, et enfin des clientes et des amis. - Il y aura sûrement du monde, dit Hind en se remettant à compter les quelques cartes qu'elle avait en sa possession. - Tant mieux, dit Djamel, nous n'aurions qu'une meilleure publicité. Hind relève les yeux vers lui, et il affiche un sourire à damner un saint. Elle rabaisse rapidement ses paupières en se disant que cet homme était non seulement beau, mais surtout un véritable séducteur. La semaine tire à sa fin, et la fièvre du grand jour s'empare de tous les organisateurs. Nacéra ne dormait plus. Elle avait maigri de quelques kilos, et son visage émacié renseignait sur ses inquiétudes. Comme à chaque fois, elle se demandait si tout allait bien se dérouler. Ses tenues, bien qu'appréciées au plus haut point par ses couturières et son entourage, ne pouvaient plaire à tout le monde. Et surtout pas à un public connaisseur et exigeant. La presse ne sera pas clémente avec elle, et la publicité qu'elle pourrait susciter dépendait en grande partie du succès ou de l'échec de ce défilé qu'elle avait préparé depuis des mois avec patience, persévérance et abnégation. Malgré les aléas familiaux et l'intervalle de Maïssa, elle ne put que reconnaître qu'elle avait tout de même mené à bon port son projet. Grace à Djamel, elle n'avait reculé devant rien. La salle commençait à se remplir. Les grandes corbeilles de fleurs, dressées sur des supports, exhalaient des parfums printaniers, qui embaumèrent agréablement la salle. Les hôtesses d'accueil recevaient les invités et les accompagnaient chacun à son siège. Les tables dressées en bataille en milieu de la salle étaient savamment décorées. Des boissons fraîches et des gâteaux sont servis, et l'orchestre avait entamé quelques morceaux destinés à faire patienter l'assistance. Nacéra ne tenait plus en place. Elle s'était accrochée au bras de Djamel qui tenta à maintes reprises de calmer son agitation, en lui assurant que tout se passera bien. Plus de dix fois déjà, elle s'était glissée dans les loges des mannequins pour voir si tout allait bien. Les coiffeuses, qui avaient presque fini de coiffer les présentatrices, cédèrent leur place aux maquilleuses, et une véritable cacophonie avait remplacé le son des séchoirs. On s'interpellait, on proposait des couleurs de fard à paupières plus chaudes, et des rouges à lèvres plus brillants, des paillettes sur les décolletés ou dans les cheveux, des tatouages sur les bras ou les jambes... Nacéra ressort des loges, et Djamel s'avance vers elle : -Tu as l'air d'une femme qui vient de s'évader de prison... -Tu peux le dire. Je ne sais plus où donner de la tête. -Moi je vais te le dire : tu devrais tout simplement aller t'habiller, te coiffer et te maquiller, en attendant que tout soit prêt. Il jette un coup d'œil à sa montre : -Nous avons encore trois quarts d'heures devant nous. Tu as donc largement le temps de te détendre. Elle passe la main dans ses cheveux puis sur son front qui lui sembla brûlant : -Tu crois que je peux relâcher la garde un moment ? -Et moi qu'est-ce que je fais là ? Elle le regarde dans les yeux, et y lut de la compassion : -Je ne sais pas ce que... -... tu aurais fais sans moi... (il sourit). Tu vois comme je connais la suite. Elle baisse les yeux : -Je... suis désolée, j'ai trop abusé de ta gentillesse ces derniers temps. -Ce n'est rien... Tout le plaisir est pour moi, Nacéra... Nous aurons le temps de discuter de nous plus tard... Pour le moment, va t'occuper un peu de ta petite personne. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email