Résumé : Encore sous le coup de la demande en mariage de Djamel, Nacéra se rendit à son atelier dès son retour pour vérifier si tout allait bien. Des ouvrières y travaillaient encore malgré l'heure tardive. Des commandes à honorer, et des urgences les retenaient. Nabila, la modéliste, lui confirmera d'ailleurs que leurs clientes étaient satisfaites pour la plupart. Nacéra demande : - Il n'y a pas eu de réclamation cette semaine ? - Pas vraiment... Juste une future mariée qui voulait un corset un peu plus élargi. Sinon, pour le reste, tout va bien. - A la bonne heure ! Je crois que nous allons finalement organiser ce défilé de mode dans trois ou quatre semaines tout au plus. Alors, nous allons toutes nous surpasser pour mener ce projet à bien et ne pas décevoir notre public. - Ici, les ouvrières n'attendent que le feu vert pour redoubler d'efforts et t'aider. Je peux t'assurer que d'ores et déjà elles ont réalisé plusieurs tenues qui n'attendent que ton aval pour être finies. - Formidable ! Je vais repasser bientôt avec d'autres patrons pour la réalisation d'une autre série. Je compte sur vous toutes. Je n'ai pas à le redire. - Ne t'en fais donc pas... Nous sommes toutes prêtes... Je suis certaine, pour ma part, que ce défilé sera un vrai succès. Nacéra sursaute. Djamel aussi lui avait prédit la même chose. Elle sourit en son for intérieur avant de remercier sa modéliste et de prendre congé. Deux semaines passent. Djamel n'avait cessé de l'appeler. Elle avait visité avec lui la salle où devait se dérouler le spectacle, et elle avait été agréablement surprise par les agencements et le décor. Rien n'avait été oublié. Les rideaux, les tapis, les vases qui devaient contenir les multiples bouquets de fleurs, les tables, les chaises, les nappes, et tout l'arsenal des jeux de lumières et des projecteurs. Elle avait remercié Djamel qui lui assura que le décor n'avait été réalisé qu'à moitié, et que pour le grand jour, il avait prévu d'autres "surprises". Elle n'en doutait pas. Aussi doué qu'il était, et même aussi amoureux, elle dut le reconnaître, il se surpassera sûrement pour lui permettre de mener sa tâche jusqu'au bout. Elle s'était alors adonnée corps et âme au travail. Les coupes, les modèles, les patrons, les fils, la broderie, les perles, les voiles, les torsades... Tout avait été minutieusement choisi et étudié par elle-même d'abord, puis, estimant qu'un seul avis n'était pas suffisant, elle s'était rapprochée de ses couturières pour les touches finales et les accessoires qui devaient accompagner chaque tenue. Passant ses journées à courir les magasins, et ses nuits à coudre, elle ne trouvait le temps de se reposer qu'une fois qu'elle n'arrivait plus à maintenir ses yeux ouverts. Maïssa lui avait proposé son aide, mais Nacéra avait refusé. Elle ne voulait surtout pas que sa mère revoie Maïssa qui arborait, trois semaines après son mariage, un petit ventre bien arrondi. Nacéra savait que sa mère finirait par connaître la vérité, mais ne voulant pas la brusquer, elle préféra reculer ce moment. Tant pis si, le jour du défilé, le pot aux roses est découvert. Après tout, Maïssa est bel et bien mariée. Un peu dépassée par les préparatifs, elle fera appel à Hind, son amie, pour la seconder dans les dernières retouches. Cette dernière est tout bonnement subjuguée par les modèles que Nacéra avait prévus. Et c'est avec un plaisir non feint qu'elle se propose pour le repassage et l'habillage des mannequins. Pour couronner le tout, les premières répétitions eurent lieu quelques jours plus tard. Djamel tint absolument à y assister, et Hind, qui ne savait encore rien de la relation de son amie avec ce dernier, sera offusquée par les cachoteries de Nacéra à son égard. Mais ne voulant pas trop s'étaler sur le sujet, Nacéra lui dira tout bonnement que sachant que Djamel était architecte, elle avait fait appel à lui pour l'aider à trouver une salle, et qu'ensuite elle n'avait pas pu refuser son aide pour la décoration et tout le reste. Hind n'était pas dupe. Elle devina que son amie ne voulait encore rien lui avouer de sa relation. Et devant l'air heureux de Nacéra et ses incessants sourires adressés à Djamel, elle ne put qu'en déduire qu'il y avait déjà entre ce couple une complicité qui ne trompait pas. Les jeunes filles qui devaient porter les tenues arrivèrent l'une après l'autre. Nacéra passe de longues heures à les habiller, puis à faire les modifications nécessaires, avant de tirer les conclusions quant à la manière de porter chaque vêtement. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email