Les membres réunis du CC ont tenu à préciser qu'ils n'appartiennent à aucun clan, tout en affirmant ne pas reconnaître la légitimité du bureau politique. Le Ramadhan s'achève politiquement cafouillant pour le FLN dont les différents camps s'activent sans converger. Après la réunion, jeudi, de membres du BP à laquelle a assisté le coordinateur du parti, Belayat, des membres du comité central, 75 selon nos informations parmi le noyau dur qui a été derrière le débarquement de Belkhadem, se sont réunis avant-hier pour remettre les pendules à l'heure et "dénoncer" la cacophonie qui règne dans le parti depuis plus de trois ans, particulièrement depuis le retrait de confiance au secrétaire général. De cette première réunion informelle de membres du CC, seule instance légitime, puisqu'élue par le congrès, sont sorties des mises au point quant aux diverses initiatives entreprises par les différents camps en conflit autour du contrôle du parti. D'emblée, les réunis du CC ont tenu à préciser qu'ils n'appartiennent à aucun clan, affirment ne pas reconnaître la légitimité du bureau politique qui s'est beaucoup agité ces dernières semaines. "Nous n'appartenons ni au clan de Saïdani, ni au clan de Boumehdi, ni à celui des ministres", a déclaré à Liberté un membre du CC présent à cette réunion. Même s'ils disent avoir quelques reproches à faire à Belayat, ils restent solidaires avec lui et soutiennent sa démarche de désignation des députés dans les structures de l'APN. Ils récusent ainsi la thèse du vote soutenue par l'ex-chef du groupe parlementaire, Taher Khaoua, qui a élaboré une liste soutenue par au moins deux membres du BP consulté par Belayat qui ont, selon lui, adopté des positions plutôt ambiguës à ce sujet. En effet, Laâyachi Daâdoua et Mohamed Alioui n'ont pas contesté la liste de Belayat mais ont déclaré préférer l'élection au sein du groupe parlementaire. C'est d'ailleurs Alioui qui a signé le communiqué appelant à la réunion du BP de jeudi dernier. Cette position se justifie, selon notre interlocuteur, par le souci d'éviter "l'invasion" de l'APN par l'argent sale. Comme ils reconnaissent mais restent désarmés devant l'existence et l'ampleur de ce phénomène au sein du parti. Les membres du CC veulent reprendre l'initiative et mettre fin au désordre et aux batailles qui tendent à isoler la base de la tête du parti. C'est d'ailleurs là le reproche que les membres du CC font aux différents clans qui parlent chacun au nom de tout le monde. "Personne ne peut parler au nom de la base", soulignent-ils, ajoutant que "ceux-ci agissent comme si le parti leur appartient". La bataille risque, cependant, de se prolonger avec les décisions des membres du BP de surseoir aux désignations du coordinateur et de convoquer une rencontre pour le 17 août afin de préparer la session d'automne de l'Assemblée nationale et l'élection des membres du FLN dans ses structures. Et en perspective la convocation, après, de la session du CC pour l'élection du nouveau secrétaire général. Pour une bonne partie des membres du CC, notamment le noyau dur, il n'est pas question que Belkhadem se représente. Et pour les autres prétendants, les enchères ont déjà commencé. Mais la division demeure de mise. Les membres du CC initiateurs de la réunion de samedi comptent rallier une majorité à leur démarche afin de sauver le parti de la dispersion et du risque qu'il tombe sous le contrôle des intrus. La bataille pour revenir à la légalité ne fait alors que commencer. D. B. Nom Adresse email