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Kamakura, le berceau du bouddhisme
Temples et sanctuaires témoins d'une histoire intense
Publié dans Liberté le 23 - 11 - 2002

La ville occupe une place privilégiée dans les cœurs des Japonais. C'est ici que se trouve l'un des plus vieux temples shintoïste du Japon et le plus célèbre d'entre eux, Tsurugaoka Hachiman.
A l'aide d'un gros bâton flanqué de quelques morceaux de papiers qu'il tient à la main, l'homme, vêtu d'un uniforme à la manière des fameux guerriers samouraï, s'adonne à un rituel bizarre devant plusieurs voitures neuves. Balançant de gauche à droite, ensuite dans tous les sens son bâton, il prononce des propos à peine audibles mais difficiles à comprendre pour un étranger.
L'homme est un Unsui, c'est-à-dire un moine bouddhiste. Il effectue là devant les propriétaires des véhicules le rituel traditionnel tendant à bénir les nouveaux biens acquis. Lorsqu'il est sollicité, l'Unsui, reconnaissable à son large pantalon noir, sa veste-kimono blanche et son gros capuchon sur la tête à la manière du chef, quitte le sanctuaire réservé aux moines et se dirige vers l'espace situé à l'entrée du temple où les véhicules en attente de «purification» sont stationnés. La cérémonie peut maintenant commencer. Le nombre de personnes présentes sur les lieux atteste de l'importance que continuent à donner les Japonais à cette tradition religieuse, et à la religion de manière générale. Ici c'est Kamakura, le berceau du bouddhisme zen. Mais la sympathique petite ville n'a pas perdu sa réputation d'ancienne capitale de l'empire du Soleil Levant. Chaque jour, des milliers de Japonais effectuent le pèlerinage en ces lieux saints. Kamakura n'est pas seulement un monument dédié à la divinité bouddhiste. Son importance s'est accrue, car elle a fini par gagner d'autres notoriétés qu'on ne lui connaissait pas auparavant. Elle est aujourd'hui une station balnéaire et un quartier résidentiel, où préfèrent habiter ou séjourner notamment les intellectuels et les artistes japonais. Un havre de paix et de tranquillité, où aiment également se rendre beaucoup de touristes, notamment américains. C'est pour toutes ces raisons que Kamakura, située seulement à une cinquantaine de km de la capitale Tokyo, occupe une place privilégiée dans les cœurs des Japonais. Sur la partie haute de la ville s'élève, imposant, l'un des plus vieux temples shintoïste du Japon et le plus célèbre d'entre eux, Tsurugaoka Hachiman. Construit il y a plus de huit siècles, le sanctuaire demeure le symbole même de Kamakura, qui bénéficie d'une situation géographique vraiment stratégique. Enserrée par une multitude de collines fortement boisées et dominant la magnifique baie de Sagami, Kamakura peut se vanter aujourd'hui de constituer une attraction touristique de plus en plus importante. Les nombreux temples bouddhistes et sanctuaires shintoïstes qu'elle abrite ne cessent d'attirer les foules qui se prêtent volontiers aux rituels religieux d'accès à ces lieux qui imposent le respect. Devant les différentes entrées du temple, se dressent des cabanes où l'on trouvent des réserves d'eau. L'usage veut qu'avant de pénétrer dans les lieux, le visiteur doit puiser un peu d'eau à l'aide d'une louche en bois pour se rincer les mains et la bouche avant de formuler une prière. Dans un autre endroit du temple, au sanctuaire de Zeni-Arai Benten précisément, des cabanes pareilles existent, mais l'usage est différent.
Il s'agit cette fois-ci de laver des pièces de monnaie dans la fontaine bouillonnante de la grotte. Pour la croyance locale, un tel cérémonial amènera des rentrées d'argent imprévues. Les différents bâtiments sur lesquels transparaît le style architectural chinois sont de véritables tableaux peints par de vrais génies il y a des siècles. Les toitures sont imposantes avec les énormes plaques de cuivre qui les recouvrent, et qui, aujourd'hui, des siècles après leur mise en place, voient leur couleur virer au vert, ce qui les rend encore plus attrayants. Visiblement, les temples sont soigneusement entretenus, comme l'atteste la propreté légendaire des lieux. Mais on est encore plus ébahi lorsque notre accompagnatrice nous révèle que pas moins de deux millions de personnes visitent le sanctuaire Tsurugaoka Hachiman durant les trois premiers jours de l'an. Un vrai record en la matière à inscrire au Guiness. Au cours de cette période de l'année, une queue longue quelquefois de plus d'un kilomètre se forme à partir de l'entrée du temple. À Kamakura, on peut aussi visiter la statue du grand Bouddha mesurant plus de 13 mètres de hauteur. Construite entièrement en bronze des siècles auparavant, l'œuvre avait été endommagée par des marées hautes, avant d'être restaurée en 1495. La présence de ces nombreux temples et sanctuaires confère à Kamakura le caractère d'une ville sainte. Mais, le fort flux de touristes japonais et étrangers qui s'y rendent régulièrement a fait de cette paisible bourgade un lieu où prospèrent les petites boutiques de souvenirs et les restaurants. Certains d'entre ces derniers sont spécialisés dans la Shojin-ryôri, cuisine végétarienne, prisée par beaucoup de visiteurs, mais aussi et surtout par les moines bouddhistes, à qui il est strictement interdit toute alimentation carnée. L'avenue principale de Kamakura, bordée de ces nombreuses boutiques et multiples restaurants commerces modernes, est traversée en amont par une voie d'accès construite en surélévation sur les deux côtés de la route, permettant d'atteindre plus facilement le temple Hachiman, qui se trouve justement au bout de ce mini-boulevard. C'est que la ville aux mille temples et sanctuaires, l'antique capitale nipponne, a su faire sa mutation pour être aujourd'hui non seulement une partie de l'histoire du pays du Soleil Levant, mais aussi un lieu de culture et de pèlerinage privilégié. C'est à partir du XIIe siècle, lorsque Yorimoto, chef du gouvernement, militaire de l'époque, décida d'y établir le siège de son pouvoir, que Kamakura a commencé à vivre la période la plus faste et la plus intense de son histoire. Le Shôgoun, le gouvernement militaire, de Kamakura ne dura que près de cent cinquante ans, mais les arts dramatiques et autres pièces de théâtre japonais, à l'image du Nô et du Kabuki continuent, jusqu'à présent, à transmettre aux nouvelles générations les exploits guerriers de Yorimoto, ses victoires à la guerre, son ascension au pouvoir, et l'influence de puissantes personnalités sur cette période de l'histoire du Japon. Les temples et sanctuaires de Kamakura continuent, eux, à leur manière, de raconter cette tranche faste et intense de l'histoire du pays du Soleil Levant.
H. S.


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