Pour dénicher un petit espace devant accueillir une dépouille, il va falloir graisser la patte aux fossoyeurs qui n'hésitent pas à "grignoter" sur d'autres tombes. Le chef-lieu de wilaya compte un cimetière central sis à Bab Skikda, appelé communément "Djebanet Baghdoucha", qui abrite des milliers de sépultures, dont celles des années 50. Ce cimetière a connu une extension à la suite de l'ouverture d'autres vastes aires dénommées Aïcha et Khadra, durant ces dernières décennies, et qui sont également saturées. Ce problème perdure depuis des années, et les familles continuent à y ensevelir leurs défunts dans des conditions lamentables, puisque les fossoyeurs n'hésitent pas à accaparer des poches de terrain au détriment d'autres tombes ! Ce laisser-aller a clochardisé ces lieux de repos éternel, et il est difficile aux visiteurs d'accéder aux sépultures de leurs proches, car tous les espaces sont squattés ! Une sexagénaire, qui se recueillait sur la tombe de sa mère décédée en 2003, exprime sa colère : "Nos chers disparus ont droit à un minimum de respect ! De leur vivant, ils étaient confrontés à la crise du logement, et à présent leurs sépultures sont agressées, car tout le monde veut enterrer ses disparus ici ! Que font les responsables locaux ?". Indéniablement, ce cimetière n'a rien à envier à ceux des autres villes où les tombes sont parfaitement alignées et les allées piétonnes goudronnées ou cimentées, permettant un accès aux visiteurs. à Guelma, la crise perdure, et il suffit de graisser la patte aux fossoyeurs pour dénicher un petit espace devant accueillir la dépouille ! En effet, la municipalité n'a jamais affecté un régisseur à Djebanet Baghdoucha, comme l'exige la réglementation en vigueur. Ce dernier est le seul habilité à désigner les carrés où seront ensevelis dignement les morts ! Il tient à jour un registre des enterrements qui comporte la localisation de la tombe de chacun. Chez nous, ce responsable n'existe pas, ce qui explique la détérioration des lieux, au grand dam des familles. Cependant, un nouveau cimetière de plusieurs hectares a été réalisé ces dernières années par une APC sortante sur la route de Aïn Larbi, à quelques kilomètres de Guelma. Il est conçu selon les normes requises, et il est pourtant boudé par les familles guelmies qui préfèrent, pour des raisons sentimentales, celui de Baghdoucha où reposent des générations de leurs proches ! De toute évidence, le cimetière central est dans un état déplorable, et chaque vendredi ou à l'occasion des grandes fêtes religieuses, les visiteurs effectuent un slalom et une gymnastique périlleuse pour retrouver les tombes de leurs disparus ! De l'avis de nombreux citoyens, il est urgent de fermer ce cimetière saturé et d'imposer les enterrements dans celui de Aïn Larbi. Un appel pressant est lancé aux autorités locales pour s'impliquer dans l'intérêt général. H. B Nom Adresse email