"Ils constituent un danger, mais aussi ils ravagent tout sur leur passage. Nos arbres fruitiers ne résistent pas à leur furie." Ces animaux empoisonnent la vie aux habitants des villages d'une partie de cette commune. Il s'agit de Taka, de Taramant et des hameaux environnants. Depuis plus d'une année, ces quelques singes arrivés dans les forêts de chênes-lièges entourant ces villages se sont multipliés par dizaines. Aucune personne ne peut s'aventurer seule dans ses champs de peur d'être attaquée. "Non seulement ils constituent un danger, mais aussi ils ravagent tout sur leur passage. Nos arbres fruitiers ne résistent pas à leur furie", nous apprend cet habitant de Taramant. Un autre nous a confirmé la présence de ces macaques dans son verger de poiriers. "Ils ont mangé toutes les poires mûres et saccagé celles encore vertes. On n'a pas les moyens de nous préserver contre cette espèce que nos grands-parents n'ont jamais vue dans la région. Tout le monde se demande d'où ils sont venus et comment ils sont arrivés jusque-là. Pourtant, on croyait qu'ils ne vivaient que du côté des montagnes du Djurdjura et de Tikjda", précise notre interlocuteur. L'hiver dernier, certains ont même abandonné les oliviers situés à la lisière de la forêt. "C'est le singe magot, je l'ai reconnu, car il est dépourvu de queue. Je les vois souvent par groupes de deux à trois, même tout près de ma maison. Quand ils ont faim, ils s'aventurent tout près de nos portes. Ils fouinent même dans les poubelles. Et pourtant, tout le monde sait qu'ils ne se nourrissent que de graines, de glands...", nous dit un étudiant en biologie à Taka. En tout cas, cette espèce animale, qui, dit-on, est bien organisée en groupes, semble inquiéter au plus haut point les habitants qui ne voudraient pas aller jusqu'à leur livrer la chasse, car ils estiment que ce singe doit être protégé. "Nous appelons les services des forêts à intervenir auprès de la responsable du Parc national du Djurdjura ou autre organisation afin de trouver des solutions afin peut-être de les récupérer et de les relâcher dans leur milieu naturel", conclut notre premier interlocuteur. Notons que le singe magot, le sujet dominant dans le nord de l'Algérie, est protégé par la loi. Par ricochet, sa chasse est interdite. Les habitants des villages de M'kira craignent que leurs figueraies ne soient prises comme cible par ces animaux, connus pour leur agilité et leur souplesse. O. G Nom Adresse email