OUZOU - Soixante dix (70) jeunes sont engagés actuellement par la Conservation des forêts de la wilaya de Tizi-Ouzou, afin d'éloigner les singes magots des vergers et autres potagers, situés dans les vallées périphériques au parc national du Djurdjura (PND), constituant leur habitat naturel. Ces jeunes, recrutés dans le cadre d'un contrat d'insertion et de formation (CIF) , ont été répartis par petits groupes à travers des villages, implantés dans les contreforts du Djurdjura, a indiqué M. Moussa Tabti à l'APS qui a cité à titre indicatif, les localités d'Ait Ali, Iboudrarene, Ait Ouabane, Ait Bouaddou, Ait Regane à La "mission" de ces jeunes, consiste "à effaroucher le singe, sans lui porter aucune atteinte , pour le tenir éloigné des habitations , des récoltes et des potagers, en faisant le maximum de bruit avec des objets et ustensiles rudimentaires", a-t-il ajouté. "Cette mesure a été décidée, suite au déplacement massif de ces primates dans ces régions, et des dommages qu'ils causent aux récoltes", a fait remarquer e responsable, en relevant que "ce phénomène de transhumance de cet animal a toujours existé par le passé, sauf qu'il a pris une grande ampleur ces dernières années". Soulignant, par ailleurs , l'importance de cette opération pour la préservation des récoltes et la protection du singe, M. Tabti a tenu à rappeler que le singe magot , appelé également "macaque d'Afrique" et qu'on ne trouve qu' en Afrique du nord, "est un animal protégé par la loi, qui en interdit formellement la chasse sous n'importe quel motif". Parmi ces lois protégeant le singe magot, il a cité, à titre d'exemple, le décret du 12/235 du 24 mai 2005 portant liste des espèces animales protégées, ainsi que la convention de Washington (ratifiée par l'Algérie) relative au commerce international des espèces de faune et de flore sauvages. Ce primate figure, également, sur "la liste rouge" de l'Union internationale de la conservation de la nature qui l'a classée "espèce en danger". Interrogé sur les causes à l'origine du changement du comportement du singe, qui s'aventure de plus en plus loin de son habitat naturel, M. Tabti a estimé que ce phénomène "demeure insuffisamment connu, même s'il est possible d'émettre certaines hypothèses". Il a cité, à cet égard, la prolifération des décharges sauvages dans les villages périphériques au PND, le captage intensif des sources pour les besoins d'alimentation en eau potable, la destruction du milieu biotope de cet animal, l'extraction des pierres et autres. Préférant ne pas s'étaler davantage sur ce "phénomène", le conservateur des forêts s'est limité à affirmer qu'il "faudra attendre les résultats d'une étude engagée par le parc national du Djurdjura, pour en connaitre plus sur le sujet, l'estimation de la population du singe magot, ses aires d'habitat et de reproduction, les motifs du changement de son comportement et autres aspects qui seront dévoilés par l'étude, en cours de finalisation".