La crise en Egypte met au jour le dilemme de Washington, Maison-Blanche, département d'Etat, CIA, NSA, face au général Al-Sissi. Obama ne s'est-il pas montré écartelé entre ce qu'il appelle son attachement aux valeurs démocratiques et sa volonté de préserver son alliance stratégique avec un pays important dans la région et qui a fait la paix avec Israël. A vrai dire, pragmatiques qu'ils sont s'agissant de leurs intérêts financiers, économiques et géostratégiques, les Etats-Unis ont soutenu tous les régimes autoritaires, pour peu que ceux-ci fassent preuve de complicité sinon de compréhension avec les machinations occidentales et s'accommodent des postures israéliennes. Avec l'Egypte, il en a été ainsi durant 35 ans sous Anouar Sadate puis Hosni Moubarak. Et même avec Morsi des Frères musulmans dont Obama avait en personne loué au printemps 2012 l'élection "démocratique". Washington a contribué via le Qatar au hold-up de la révolution égyptienne par les islamistes. Après la destitution de Morsi par l'armée le 3 juillet et le bain de sang de la répression contre ses partisans, Obama ne s'est pas si empêtré que ne le disent ses éditorialistes. Entre morale et réalisme politique, son choix a été vite fait. Promotion de la démocratie et des droits de l'homme ont vite été sacrifié sur l'autel des "intérêts de sécurité nationale", dont la protection de la pupille des yeux américaines dans la région, Israël. Et si le président américain condamne la répression "lamentable" des manifestations pro-Morsi et réclame le retour de la démocratie, ce ne sont que des larmes de crocodile. Le général Al-Sissi a lui tout compris de l'embarras de Washington au point que, selon des fuites, il n'aurait pas un appel téléphonique d'Obama au plus fort de la répression contre les Ikhwan. Washington qui a évité soigneusement de qualifier de "coup d'Etat" le renversement de Morsi, a accepté de facto le nouveau régime installé par l'armée, s'interdisant même de parler de "guerre civile". D. B. Nom Adresse email