Les habitants du chef-lieu de la daïra de Makouda et des villages environnants ont procédé, hier, à la fermeture de la mairie, de la daïra et de la RN72, reliant Tizi Ouzou à la ville côtière de Tigzirt, pour réclamer l'amélioration de leur cadre de vie. "Makouda est en colère", lit-on sur des banderoles déployées aux entrées scellées des sièges de la mairie et de la daïra de cette localité située à 15 km au nord de la ville de Tizi Ouzou. Des centaines de manifestants se sont regroupés depuis 8h devant les deux sièges. Au même temps, la RN72 a été barricadée avec des troncs d'arbre et de pneus en flammes des deux côtés de la ville. Le décor renseigne sur la détresse de la population locale. "Nous sommes abandonnés par les pouvoirs publics et notre cas est aggravé par notre président d'APC", rogne un manifestant. Un représentant d'un comité de village exhibe une vieille plate-forme de revendications remise depuis le 17 mars au maire et au wali, mais qui n'a jamais été satisfaite. Elle porte sur le revêtement des routes, l'achèvement des travaux de gaz et de la conduite AEP, le renforcement du réseau électrique, la réalisation d'une mini-gare et l'installation d'antennes administratives. "Nous recevons l'eau potable 15 minutes tous les 20 jours et les compteurs de gaz ne sont pas fonctionnels deux mois après leur mise en service", résume un manifestant, ajoutant que "certains des projets comme ceux de la gare et du marché ont été inscrits et lancés par l'ancien maire, mais bloqués par la nouvelle équipe". Un membre du comité de village Aït Farès déplore que "même le stade a été transformé en une décharge pour les gravats et l'aire de jeu d'Aït Farès a été défigurée par un engin de l'APC après avoir demandé son aménagement". "En plus, le maire n'est jamais disponible", témoignent la plupart des membres des comités de village qui déplorent aussi l'absence totale du chef de daïra. Pour les manifestants, les irrégularités constatées dans la liste des sinistrés des intempéries de février 2012 constituent la goutte qui a fait déborder le vase. En tête de liste, figure le nom du frère du président d'APC, puis les 8 membres d'une même famille et encore un habitant du 2e étage alors que celui du 1er n'y figure pas. Pendant que le maire était resté injoignable par nos soins, la population promet d'aller jusqu'au bout. Par ailleurs, les citoyens du village Agraradj, dans la commune d'Aghribs, 42 km à l'est du chef-lieu de Tizi Ouzou, ont procédé dans la même journée à la fermeture de l'agence Sonelgaz de la ville d'Azazga pour dénoncer les coupures et chutes de tension du réseau électrique qui empoisonnent le quotidien de 150 foyers depuis une quinzaine d'années. "Nos appareils électroménagers sont souvent endommagés par les coupures répétitives du réseau électrique et Sonelgaz n'a jamais dédommagé les personnes concernées", déplore un manifestant. S. LESLOUS/A. IBERSIENE Nom Adresse email