Résumé : Maïssa apprend que son bébé avait été sacrifié. Elle refuse cette vérité qui la torture. Nacéra usera de toute son intelligence pour lui faire entendre raison. En fin de compte, elle accepte son destin et fait des projets. Elle pense d'abord à divorcer puis à reprendre ses études. Rassurée sur l'état de sa sœur, Nacéra pense à rentrer chez elle. Elle sourit à l'idée que Djamel, qui ne savait pas cuisiner, avait englouti tout ce qui se trouvait dans son frigidaire. Un heure plus tard, un taxi la déposera au seuil de son immeuble. La journée était belle, et le quartier était très calme à cette heure de la journée. Sans trop tarder, elle monte chez elle. Elle prend la clef de son appartement dans son sac et s'apprête à l'introduire dans la serrure de la porte d'entrée, lorsqu'elle entendit une voix à l'intérieur. Une voix qu'elle n'eut aucune peine à reconnaître. C'était Djamel... Il lui avait pourtant certifié la veille qu'il était en déplacement. Et puis avec qui parlait-il... ? Un client probablement. Elle sentit son estomac se nouer... Le mauvais pressentiment qu'elle avait enfoui au fond de son subconscient refit surface. Djamel était-il rentré dans la nuit... ? Si c'est le cas, pourquoi ne l'avait-il pas appelée ? était-il rentré trop tard pour le faire ? Ou bien ne voulait-il pas la déranger, sachant qu'elle passait de longues heures avec sa sœur à l'hôpital avant de rentrer exténuée ? Mais pourquoi ne l'avait-il pas prévenue de son retour aujourd'hui ? Selon ses dires, il était loin de la ville et ne pouvait rentrer que le surlendemain. Nacéra prend une longue inspiration avant d'introduire sa clef et d'ouvrir la porte de l'appartement. Surpris de la voir, Djamel qui parlait au téléphone interrompt sa communication et hésite quelques secondes avant de venir vers elle : -Nacéra... ? -Oui... Je suis de retour... Tu ne devais pas rentrer demain dans la journée, Djamel ? -Oui... Mais il se trouve que j'ai pu régler mes affaires et rentrer tout de suite après... Tu n'es pas contente de me voir ? Il voulait visiblement détourner la conversation, mais Nacéra revint sur le sujet : -Hier quand tu m'avais appelée tu n'avais pas du tout l'air de quelqu'un qui s'apprêtait à rentrer... Bien au contraire, tu disais que tu n'avais pas encore rencontré le chef du projet en question, et que ton déplacement était nécessaire dans cette ville de l'Est, car tu devais rencontrer des promoteurs aujourd'hui même. Djamel avait l'air mal à l'aise. Il se détourne d'elle avant de répondre : -Exact... Je devais rencontrer ces promoteurs aujourd'hui... Mais j'ai tout annulé... J'ai décidé de rentrer ce matin de très bonne heure, car on m'avait appelé pour une affaire très urgente au bureau. -Ah !... Je ne sais plus quoi te dire. -Pourquoi... Tu ne me crois pas ? Nacéra se débarrasse de son sac à main qu'elle dépose sur la console du couloir, avant de se diriger vers sa chambre. Djamel la suit : -Tu ne me crois pas Nacéra ? Elle hausse les épaules -Je ne sais plus qui croire ni quoi croire. Je suis épuisée et je n'arrive plus à réfléchir logiquement... Je ne vois pas les raisons de ton comportement ces derniers temps... Nous sommes mariés depuis quelques mois, et j'ai l'impression de ne rien connaître encore de toi Djamel. -Ma chérie, je... Elle lève la main : -S'il te plaît, épargne-moi tes balivernes... Je vais mettre un peu d'ordre dans la maison... Si ce n'est pas trop te demander, descends faire quelques courses : du pain, du lait, du café, de l'eau minérale, des fruits et légumes et un peu de viande... . Djamel, de plus en plus gêné, s'en va, puis revint vers Nacéra : -Je n'aimerais pas que le doute s'immisce dans notre couple. -Le doute... ? Qui te parle de doute ? Il pousse un soupir : -Tu refuses de m'écouter et de croire ce que je te raconte. -Parfaitement... Ce lit est défait et les couvertures sont encore chaudes... Tu as dormi ici hier soir Djamel... Je me trompe... ? Il baisse les yeux puis les relève vers elle : - Non... Je n'ai pas passé la nuit entière à la maison, je suis rentré à l'aube. - Et tu étais où ? Il lève les mains et les laisse retomber sur ses hanches : -Mais où veux-tu donc en venir... ? -Je te repose la question, Djamel. -Mais je ne te demande rien moi... Tu es restée chez ta famille plusieurs jours... Tu as dis que c'était pour tenir compagnie à ta mère, et que Maïssa venait de passer un mauvais quart d'heure... J'ai essayé d'être compréhensif... Mais... Mais je n'ai jamais douté de toi... -Moi je ne t'ai dit que la vérité... Tu peux vérifier bien sûr... Ma pauvre sœur est encore sur son lit d'hôpital. -Mais non... Que vas-tu chercher là Nacéra ? Je ne suis pas un monstre tout de même. -Alors... Explique-toi... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email