Résumé : La belle-mère de Maïssa avait traité sa belle-fille de dévergondée, et Nacéra de voleuse d'hommes. La jeune femme est sidérée par un tel jugement. Certes, la méchanceté de cette femme était éloquente, mais le doute s'insinua en elle...Djamel la contacte. Il venait de rentrer et lui demandait où elle se trouvait.... Sa mère ouvrit la porte de la chambre : -J'ai préparé du café. Tu devrais venir prendre ton petit-déjeuner, tu n'as rien avalé depuis hier. -Je n'ai pas très faim maman. Il y a eu d'abord Maïssa, puis cette vieille sorcière qui est venue de bon matin pour un crêpage de chignon. -Que Dieu les punisse tous... Ils ont détruit ma fille. Elle se remet à pleurer, et Nacéra, oubliant ses préoccupations, la prend dans ses bras : -Tout ira bien maman... Maïssa s'en tirera, j'en ai la conviction. Et puis, ne dit-on pas qu'à quelque chose malheur est bon... Le bébé est mort... C'est peut-être un signe du destin pour que Maïssa reprenne sa vie en main... Elle pourra terminer ses études, et pourquoi pas se remarier. Sa mère hoche la tête d'un air désolé : -Ce vaurien l'a rendue si malheureuse que je doute fort qu'elle ait le courage de refaire l'expérience. -Pas tout de suite peut-être. Le plus urgent pour elle est de divorcer. Ensuite, le temps étant le grand consolateur, Maïssa finira par retrouver confiance en elle et la joie de vivre. Il était temps de se rendre à l'hôpital. Au service de réanimation, Maïssa était encore reliée à un tas de tuyaux. Derrière la vitre, Nacéra, sa mère et ses deux frères ne virent d'elle qu'un visage aux traits tirés et des yeux clos. Le médecin réanimateur les rassure : -Tout va bien... Elle est encore très faible, mais le pouls est bon et sa respiration redevient normale... Je crois qu'elle est hors de danger... D'ici peu de temps, elle reprendra connaissance et nous pourrons la transférer dans une chambre du rez-de-chaussée. Nacéra demande : -Pourrait-on attendre un peu ? Peut-être que cela la réconfortera de nous voir tous auprès d'elle lorsqu'elle ouvrira les yeux. -Si vous voulez, mais il va falloir vous rendre dans la salle d'attente, il est interdit à tout visiteur étranger de tarder dans ce service. Nacéra se mordit les lèvres devant le regard apeuré de sa mère et l'indifférence de ses frères. Ces derniers faisaient juste acte de présence. Aucun d'eux n'avait desserré les lèvres pour la rassurer. Elle prend sa mère par le bras et l'entraîne jusqu'à la salle d'attente, où elles se laissent toutes les deux tomber sur des chaises. Les deux hommes en firent de même, mais gardèrent le silence, comme si cette situation n'était pour eux qu'une corvée. Elle se met à prier pour que sa sœur s'en sorte...Il était encore tôt, et le chirurgien la veille leur avait certifié que Maïssa allait reprendre connaissance dans la journée. Elle n'eut d'ailleurs pas à se poser trop de questions, car le même chirurgien venait vers eux. Nacéra se lève, et sans lui laisser le temps demande : -Alors de docteur... Ma sœur va-t-elle rester longtemps dans cet état ? Il sourit : -Elle vient d'ouvrir les yeux... Ce qui prouve qu'elle vient de reprendre connaissance... Nous allons procéder à quelques menus examens, avant de la transférer dans une chambre... Il jette un coup d'œil à sa montre : Dans un petit quart d'heure, vous pourrez la voir et lui parler... Mais pas pour longtemps, car vous risquez de la fatiguer... Elle est encore trop faible pour tenir un discours. Nacéra remercie Dieu, et prend la main de sa mère : -Tu vois maman, tout va bien... Maïssa est sortie d'affaire. Sa mère hoche la tête : -Grâce à Dieu... Mais sait-elle pour le bébé ? -Probablement... Je ne sais pas dans quel état elle était quand son salopard de mari l'avait déposée à l'hôpital. Mais même si elle ne le sait pas encore, les médecins finiront par lui expliquer les risques encourus. Elle sentit sa gorge se nouer. Sa sœur tenait à son enfant... Comme toutes les futures mamans, elle s'était attachée à cette grossesse comme à une bouée de sauvetage. Quelques minutes plus tard, on les introduit dans une chambre au fond du couloir, et ils constatèrent enfin que Maïssa était réveillée et consciente. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email