Résumé : De retour chez elle, Nacéra découvre que son mari n'était pas parti en mission. Le doute enfoui au fond d'elle-même refait surface. Elle est sûre que Djamel lui cachait des choses, d'autant plus qu'elle constate que le lit était défait, et que les draps étaient encore chauds. Djamel semblait gêné... Il baisse les yeux et répondit d'une voix lasse : - Il n'y a absolument rien à expliquer... Je devais me déplacer dans cette ville de l'Est... Je voulais dire que je me suis déplacé pour régler certains problèmes, et puis je suis revenu en urgence pour une affaire qui ne pouvait pas attendre... D'ailleurs... (il prend son portable et le brandit telle une pièce à conviction) Tu as bien entendu... J'étais en communication. - Oui... J'ai entendu... J-e t'ai entendu discuter... Mais avec qui... ? Il rougit, puis se reprend : - Je ne te reconnais plus Nacéra. - Moi non plus, figure-toi. Il se mordit les lèvres comme pour cacher leur tremblement, et va chercher un panier dans la cuisine. -Je ferais mieux de sortir faire les courses, j'espère te retrouver plus calme et plus détendue à mon retour. Sans lui laisser le temps de protester, il sort en claquant la porte derrière lui. Nacéra se laisse tomber sur son lit. Elle prend un oreiller et le serre contre elle avant de se mettre à sangloter à fendre l'âme. Lorsque Djamel revint, il la retrouve plus calme. Elle avait fait le ménage et prit un bain avant de s'occuper du déjeuner. Pour pallier ce qui manquait, elle s'était contentée de préparer des frites, une omelette, une salade de riz et quelques grillades. Djamel dépose son panier et lance : -Voilà, j'ai apporté ce que tu as demandé... Il regarde autour de lui avant de poursuivre : -Je vois que tu as déjà préparé le déjeuner, même s'il ne restait presque rien au frigidaire. Nacéra hoche la tête : - Je voulais qu'on déjeune ensemble... - Oui... Bien sûr... Son ton hésitant ne lui avait pas échappé. Elle ravale sa salive et découpe le pain frais avant de le mettre dans une corbeille : - Je n'ai pu faire mieux, mais je pense que ce repas te permettra de tenir jusqu'au dîner. - C'est très bien ainsi... J'adore les frites, et cette omelette me semble délicieuse... Il tire une chaise et s'attable. Nacéra le sert avant de s'asseoir et de se servir. Ils mangèrent un moment en silence, puis elle l'interrompt : -Maïssa sortira demain de l'hôpital. -Ah ! Enfin une bonne nouvelle. -Je ne sais pas ce que tu peux appeler une bonne nouvelle, mais je t'apprends que son mariage est fini, elle va demander le divorce. Il dépose sa fourchette et la regarde avant de demander : -Cela va aussi mal que ça dans son ménage ? -Oui... Bien plus mal que nous le pensions... Lyès n'est pas le mari idéal... J'ai tout fait pour les aider, mais cela n'a pas marché... -Avant de penser à divorcer, ne feraient-ils pas mieux de revoir un peu leur comportement l'un envers l'autre ? -Il n'y a plus rien à faire Djamel... Lyès a battu Maïssa... Et je crois que ce n'est pas la première fois qu'il le fait... Mais cette fois-ci, la dose a été trop forte... Tu vois où ça l'a menée ? à une hémorragie interne, qui a failli l'emporter... Pour la sauver, on a dû sacrifier le bébé. Djamel demeure muet devant les révélations de Nacéra. Il repousse son assiette : -Tu ne m'as jamais beaucoup parlé d'eux... Je ne les connais pas assez... Lyès je ne le connais qu'à travers tes récits, et je n'ai rencontré qu'occasionnellement Maïssa... Je suis encore un nouveau débarqué dans la famille. Elle hoche la tête : -Oui. Je sais... Il y a aussi des choses que tu ignores sur leur mariage... Maïssa était tombée enceinte, et j'ai dû faire des pieds et des mains pour régulariser la situation... Lyès est un salaud... Un vrai maître chanteur... Il ne voulait ni reconnaître le bébé ni épouser ma sœur... Elle passe la main sur son visage. Des larmes brillaient dans ses yeux. Djamel lui prend la main : -Tout ça c'est du passé Nacéra... Tu as dis qu'elle voulait divorcer... Si c'est la seule solution plausible, il ne faut pas lésiner pour l'aider à dépasser ce cap. -Nous sommes tous pour ce divorce. Maïssa est jeune... Elle devrait penser à reprendre ses études et à refaire sa vie. -Oui... Je comprends fort bien son désarroi. L'épreuve n'a pas dû être facile pour elle. -Aucunement... (À suivre) Y. H. Nom Adresse email