A l'âge de 95 ans, Hadj Assami Mohamed s'en va laissant un grand vide auprès de ceux qui se souviennent encore de ses hauts faits de guerre. Tailleur de profession et infatigable militant du PPA, il utilisait son local, au début des années 1950, pour recevoir dans l'arrière-boutique, les Ferhat Abbas, Mohammed Boudiaf, Krim Belkacem, Ben Boulaïd, etc. La fine fleur des jeunes Biskris, qu'étaient les Larbi Ben M'hidi, Trodi et Khobini, côtoyait dans cette même boutique, des militants aguerris comme Maurice Laban, Mohammed Khider, Yousef Lamoudi, Mahboub Salah Mebarek... qui faisaient le courrier entre Mohamed Belouizdad à Alger et lui à Biskra. Ceux qui l'ont connu disent que c'était l'homme de confiance du chahid Belouizdad qui lui faisait transmettre des sommes fabuleuses par le biais de l'autre militant disparu Mahsas, pour l'achat d armes sur le marché clandestin d'Oued Souf. Assami achetait et ventilait ces armements dans le plus grand secret vers les Aurès à destination de Benboulaïd et même vers les Petite et Grande Kabylie où les attendaient Krim Belkacem, Ouamrane et les autres membres de l'OS, bras armé du PPA. Dans leurs diverses communications faites sur la guerre de Libération nationale, les historiens tels Mohamed Harbi soulignent le rôle majeur joué par Si Mohammed Assami dans la préparation et le déclenchement de la lutte armée, le qualifiant de grand meneur d'hommes. C'est lui, dit-on, qui choisira parmi les jeunes militants du PPA de Biskra, Larbi Ben M'hidi et Mostefa Benboulaïd pour représenter respectivement les Ziban et les Aurès à la réunion des 22, la veille du déclenchement de la Révolution. Le défunt accompagné par une foule compacte au cimetière Laâzilet, laisse aux générations futures le regret de ne pas le voir livrer ses témoignages sur une vie entière dédiée au militantisme. H. L. Nom Adresse email