Le risque de se retrouver au chômage se multiplie par trois chez les jeunes dans la plupart des pays, alors qu'il est cinq fois plus élevé chez les femmes. Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme : le marché mondial du travail connaît une déprime profonde. Et, par ricochet, le nombre de chômeurs est en augmentation constante. Aujourd'hui, ils sont plus de 73 millions de citoyens, à travers le monde, à être affectés par le chômage. C'est ce qu'a révélé le directeur adjoint de l'Organisation mondiale du travail (BIT) à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la 13e rencontre de l'Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires, (Aicesis). Selon lui, le risque de se retrouver au chômage se multiplie par trois chez les jeunes dans la plupart des pays, alors qu'il est cinq fois plus élevé chez les femmes. Mieux, ajoute-t-il, 120 millions de jeunes travaillent avec une rémunération inférieure à 2 dollars par jour. Avec "1 chômeur sur 2 jeunes dans le monde", le représentant de l'OIT déplore "un constat intolérable". D'où l'appel pressant du responsable de l'OIT à l'intensification du dialogue entre les gouvernements, les représentants sociaux et les organisations concernées afin de trouver des "solutions innovantes". Persuadé qu'il n'y a pas de solution toute faite, il suggère, entre autres, d'aller vers davantage d'investissements dans la formation ainsi que le développement de l'entreprenariat et du travail indépendant. Même son de cloche chez Mohamed-Seghir Babès, président du Cnes, qui juge que la problématique de l'emploi consiste de nos jours l'un des plus grands questionnements de toutes les sociétés. D'où d'ailleurs l'intitulé de la rencontre "Quelles nouvelles problématiques et quel rôle pour la société civile organisée pour la promotion de l'emploi et l'intégration socioprofessionnelle des jeunes." Et de rappeler, en se référant aux récents rapports de l'OIT, que "les indignés sont aujourd'hui partout". Pour remédier à cette situation précaire, le président du Cnes milite désormais pour un consensus large entre les différentes organisations, les gouvernements et les sociétés civiles. M. Babès accuse, en premier lieu, la "mondialisation inclusive" laquelle aurait, selon lui, généré la crise économique mondiale et ses conséquences sur le marché du travail et de l'emploi. Dans son rapport, Djoudi Bouras, rapporteur général de l'Aicesis, également membre du Cnes, a pour sa part décliné un "carré magique" de facteurs devant permettre la création d'emploi. Il s'agit du principe d'égalité d'accès au travail, de l'adéquation formation-emploi, de l'intermédiation et enfin de la rénovation des politiques publiques de l'emploi. Pour ce dernier point, l'expert du Cnes plaide pour la recherche de nouvelles pistes de création d'emploi. Concernant la médiation, M. Bouras a soutenu que l'emploi doit être aussi l'affaire de la société qui, dit-il, doit avoir le droit de regard sur les politiques publiques et le suivi de leur application sur le terrain. Dans ses recommandations destinées aux gouvernements, le rapporteur général de l'Aicesis plaide notamment pour l'amélioration des dispositifs d'emploi, l'investissement dans la formation ainsi que la promotion de l'entrepreunariat et l'encouragement de l'auto-emploi des jeunes. F. A Nom Adresse email