Résumé : Maya reste plus d'un mois chez ses parents. Farid lui manque. Elle lui demande de venir la chercher. Il n'en est pas enchanté mais va la chercher. Il s'emporte en route, lui ordonnant de faire taire le bébé par n'importe quel moyen. Ses pleurs lui tapaient sur les nerfs... Le voyage avait paru interminable pour Maya. Apparemment, Farid avait les nerfs à bout. Dès que Sabri se mettait à pleurer dans son sommeil, Farid lui lançait des regards assassins. C'en était au point où Maya avait le cœur déchiré. Elle découvrait qu'il était toujours le même. Qu'il haïssait les enfants. Pourtant il enseignait au collège. Comment faisait-il pour supporter les élèves ? Elle ne comprend pas pourquoi il est aussi indifférent ! Comment se fait-il qu'il n'éprouve aucun sentiment pour le bébé de son sang et de sa chair ? Elle a beau tenter de comprendre, elle ne trouve aucune réponse à ses questions. - Fais le taire ! crie presque Farid. Il me tape sur le système nerveux ! - Il n'aime pas être mouillé, répond Maya. Si tu veux bien t'arrêter cinq minutes, lui demande-t-elle après une légère hésitation. J'en profiterais pour le changer. Mais Farid refuse. Il exige seulement le silence et Maya n'arrive pas à calmer le bébé. Elle soupire de soulagement en s'apercevant qu'ils allaient bientôt arriver à la maison. Elle avait fini par penser que ce voyage était un cauchemar qui ne voulait pas prendre fin. Qu'aurait-il fallu pour la réveiller ? La ramener à la réalité... Une réalité difficile à affronter, tous ses espoirs étant tombés à l'eau. Farid ne changera jamais. Il ne pouvait pas s'imaginer combien il la peinait. - Qu'y a-t-il ? Pourquoi pleures-tu ? lui demande-t-il. Maya ne s'en était pas rendu compte. Le silence de la maison lui était insupportable. Avant, Lisa et Maria y mettaient une ambiance de joie enfantine, riant pour un rien, s'amusant avec n'importe quoi. Le dernier, leur favori était Sabri. Comme il allait leur manquer, tout comme elles allaient lui manquer à elle ! Elle n'aurait pas dû leur laisser le choix. Elles lui manquaient déjà... - Après Sabri, c'est toi ! s'exclame Farid. Et tous les deux, c'est sans raison ! - Pas du tout, murmure-t-elle. La maison est si triste sans mes filles... - Il faudra bien t'y faire, elles ne reviendront plus vivre ici, lâche-t-il. Un seul enfant nous suffit ! Les avoir tous les trois ici, me rendrait fou ! Je ne rêve que de silence ! Toute l'année, avec les élèves... - Tu pourrais changer de métier, dit-elle. Si tu as des migraines chroniques, tu pourrais te trouver un travail où tu t'épanouirais ! - Comme si c'était facile de changer de métier ! - Tu pourrais devenir inspecteur, il y a bien des concours... ou tenter d'avoir un poste administratif, émet-elle en essuyant ses larmes. Tu dois faire un effort pour nos enfants ! Car mes filles comptent beaucoup pour moi... Elles reviendront ici, parce que je vis ici... Un jour ou l'autre... - N'y compte pas, dit Farid. Je ne veux plus d'elles ici ! Maya ferme les yeux et s'efforce au calme. Le moment était vraiment très mal choisi pour se quereller. Ils risquaient de se dire des méchancetés sans les penser vraiment. Des méchancetés qu'ils regretteraient plus tard. Maya savait qu'il tenait très fort à elle. Peut-être qu'il finira par changer... - Tu as besoin de la salle de bains ? lui demande-t-elle. - Non, pourquoi ? - Je vais donner un bain à Sabri... -Maya croit que cela l'aidera à se détendre, à passer quelques heures calmes après tout ce voyage où il n'avait pas cessé de pleurer. Elle lui donne rapidement un bain et le laisse jouer avec un pan de la serviette. Ce moment calme lui permet de retrouver son souffle. Et aussi de s'éclaircir les idées. Elle avait cru que ce mois de solitude aurait ouvert les yeux à son mari et aurait rehaussé la valeur des êtres qui l'entouraient. Mais rien n'y faisait. S'il n'y avait pas cet espoir qui l'habitait depuis toujours, elle renoncerait dès maintenant. Mais il y avait ces trois êtres de sa chair et de son sang. Elle avait beau aimer Farid, ses trois enfants comptaient plus que tout pour elle. Maya était prête à lui donner une chance pour qu'il puisse connaître le bonheur familial. Mais elle était aussi prête à tout s'il voulait exclure les autres de sa vie... (À suivre) A. K. Nom Adresse email