Résumé : Ahmed ne dit rien de la fugue des fillettes. Il ment à sa fille pour donner une seconde chance à Farid. Ce dernier fera tout pour la préserver. Mais il tient à Maya, sans ses belles-filles... Une semaine après la visite de son père, Maya peut enfin quitter la maternité, le bébé dans les bras. Farid est venu la chercher après les cours de la matinée. Une surprise l'attend chez elle. Farid a pensé à inviter tous leurs amis et quelques voisins. Il avait aussi loué les services d'un restaurateur. Le déjeuner était prêt. L'après-midi se passe dans une ambiance bienheureuse. Maya s'est mise à l'aise dans leur chambre. Les femmes viennent la rejoindre et discutent de tout ce qui concerne les dispositions qu'elle va devoir prendre après son retour au travail. - Tu vas reprendre après ton congé de maternité ou prendre toute une année ? lui demande sa voisine. - Je ne pourrai pas... Je reprendrai mon travail, j'y tiens, dit Maya. Trois mois me suffisent à me remettre... Comme j'habite près de la pharmacie, je pourrai m'en occuper ! - Si tu auras besoin d'une nourrice, tu sais où me trouver... - Merci, Sabri est un ange, il est facile à vivre. S'il n'y avait pas cette cicatrice, je ne croirais pas avoir été opérée ! - Ta famille va venir te voir ? - Mon père va venir me chercher. Je vais rester quelque temps avec ma famille... - Cela te fera du bien après tout ce qui t'est arrivé, lui dit une autre. Je pensais que cela t'aurait profondément marquée... - Ce n'était pas si grave, répond Maya. C'est arrivé à plus d'une... - Je ne parlais pas de l'opération mais de... - Mesdames, vous m'excusez, vos maris vous demandent ! crie presque Farid qui venait de surprendre un bout de leur conversation. Il avait préféré les interrompre en devinant qu'elles allaient parler de la fugue de Lisa et Maria. Ces femmes devaient partir tout de suite. Farid ne quitte pas la chambre et il attend qu'elles aient toutes dit au revoir à Maya. Celle-ci semblait contrariée et perplexe. Pendant un moment, elle n'entend pas le bébé pleurer. Pourtant, il est près d'elle. Sans Farid, il aurait continué à pleurer. Maya ne réagit que lorsqu'il le prend du berceau. - Qu'est-ce que tu fais Farid ? - Je le réconforte... Il pleurait, Maya ! À quoi pensais-tu ? - À rien... Qu'est-ce qui s'est passé durant mon hospitalisation ? l'interroge-t-elle en tentant d'accrocher son regard. - Rien. Pourquoi ? Tu es au courant de tout, ment-il. Je te faisais un rapport à chacune de mes visites, lui rappelle-t-il. Pourquoi ? tu doutes de moi ? - Je ne sais pas... J'ai cru qu'il s'était passé quelque chose de grave, dit-elle avant de soupirer. Tu n'as pas eu de problèmes avec les filles ? Je sais que le contact n'est pas bon entre vous... Farid ? Ce dernier pense qu'il devrait le lui dire pour qu'il n'y ait aucun secret entre eux, pour qu'il ne soit pas toujours aux aguets quand une personne approchera sa femme. Pourtant quand il pense à tout ce qu'elle vient de traverser, il ne veut pas la choquer. La nouvelle la perturberait au point où elle ne pourra plus allaiter leur bébé. Quelqu'un lui avait dit que le lait risquait de tourner quand la maman était anxieuse, en colère ou si elle pleurait. Non, il ne pouvait pas le lui dire. Il ne pouvait pas prendre ce risque maintenant. Aussi, pour éviter que cet incident n'arrive, Farid se presse de l'emmener dès le lendemain chez ses parents. Si ces derniers voulaient le lui apprendre, ils lui rendraient service. Ainsi il saura si Maya tient à lui au point de lui pardonner sa conduite. - Tourne à gauche, c'est la première maison... Dès que la voiture s'arrête devant le portail, la famille de Maya sort les accueillir. Tous sont heureux de les voir. Farid devine qu'il en faudra beaucoup pour avoir une relation normale avec ses belles-filles. Quand il leur tend les bras, uniquement pour les beaux yeux de Maya, celles-ci feignent de ne pas avoir vu son geste, passent devant lui et enlacent à leur mère. Autant que lui, elles ne veulent pas d'une réconciliation... (À suivre) A. K. Nom Adresse email