L'Algérie en quête de bonne gestion des compétences Dans une circulaire datée du 4 avril 2013, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, demande aux entreprises publiques économiques (EPE) et aux Sociétés de gestion des participations de l'état (SGP) de ne plus recruter des cadres retraités pour assurer la gestion des entreprises. Une deuxième mesure contenue dans la circulaire du 27 juillet 2013 annonce la mise à la retraite d'office, avant fin septembre 2013, des cadres de l'administration publique et du secteur public économique ayant atteint l'âge de retraite fixé par la loi 90/11 portant relations de travail. N'est-ce pas là une louable initiative qui va permettre de libérer des postes de travail au moment où de jeunes diplômés subissent le calvaire d'un chômage endémique ? On est même tenté de dire que c'est la fin du laxisme qui a permis de maintenir en poste des cadres ayant largement dépassé le seuil de 60 ans. L'instruction de M. Sellal reste, toutefois, entourée de flou. Elle ne s'applique pas à l'Exécutif. En effet, le gouvernement, qui compte en son sein plusieurs ministres ayant dépassé l'âge de retraite, devrait donner l'exemple, en faisant appel à de plus jeunes compétences. Cette mesure semble être à la fois salutaire et risquée. Salutaire dans la mesure où elle permet à des milliers de jeunes cadres, bloqués dans leur carrière, d'accéder à des postes de responsabilité jusque-là réservés à une catégorie bien déterminée. Mais également risquée, puisqu'elle pose la problématique de la promotion des ressources humaines des entreprises. En effet, des entités publiques dirigées par des dizaines de cadres retraitables auront du mal à remplacer cette matière grise par de jeunes cadres inexpérimentés et non rompus à la gestion de situations complexes. À un certain niveau de la responsabilité, l'expérience est plus que nécessaire, elle est incontournable, voire vitale. S. S. Nom Adresse email