Au moment où des milliers de jeunes affirment ne pas trouver d'emploi, des exploitations agricoles continuent de souffrir du manque de main-d'œuvre. C'est ce que nous ont affirmé avant-hier plusieurs viticulteurs de la daïra de Baghlia, en marge de la 2e édition de la fête du raisin. "Nous donnons un salaire de 1500 à 2000 DA pour 4 heures de travail par jour, mais nous éprouvons des difficultés à trouver des employés pour notre vignoble", affirme Youcef Oumellal, viticulteur et fabricant des pergolas pour vignoble. Un autre viticulteur, Zemmoul, qui exploite 7 ha de raisin à Baghlia, a dû recourir à des travailleurs venus de Chlef et de Médéa pour faire face à la situation. "Où sont ces jeunes qui se plaignent à la télévision ? La plupart refusent de travailler malgré les salaires qu'on leur donne et qui varient entre 1200 et 3000 DA par journée." Un autre exploitant agricole, M. Hamzaoui, de Baghlia se dit surpris par l'attitude des jeunes qui refusent de travailler. "C'est devenu une hantise, nous sommes obligés de faire appel à des gens issus de régions lointaines pour travailler la terre et nos vignobles, c'est ça la réalité et dites-le dans votre journal", insiste notre interlocuteur. Un autre agriculteur de Si Mustapha dit "chercher désespérément et chaque année des ouvriers pour ses champs de vignoble". Et de préciser : "Si ça continue comme ça, on risque de faire appel à des Chinois pour travailler nos terres." Quand on a demandé à des jeunes, rencontrés en marge de cette manifestation, les raisons de leur attitude, la plupart disent assumer d'autres activités moins pénibles, alors que d'autres parlent des horaires non adaptés à leur mode de vie. "Se lever à 6h et travailler parfois plus de 10 heures par jour, y compris les vendredi et samedi, ce n'est pas intéressant", affirme Djamel. L'autre problème soulevé par les viticulteurs est celui des produits phytosanitaires importés, jugés périmés ou non conformes. "Le mildiou a fait des dégâts bien que nous ayons assuré à temps et dans les règles le traitement de nos vignobles. Ce n'est pas normal", affirme un exposant. Mais cette 2e édition de la fête du raisin a été timide par rapport à celle de l'année passée. Selon les responsables de la chambre d'agriculture, la wilaya de Boumerdès produit plus de 45% du produit national en raisin de table. Une production de plus d'un demi-million de quintaux de raisin est attendue cette année, indique un responsable de la chambre d'agriculture. La moyenne de rendement à l'hectare est passée de 276 à 292 q pour cette année. Le bilan partiel de campagne de la DSA fait état, à ce jour, de la cueillette de plus de 250 000 q de raisin sur une superficie avoisinant un millier d'hectares, consacrée entièrement à la variété cardinal. Les autres variétés, au nombre de 11 dont le muscat et le dabuki, alphonse-lavallée, le red globe, le dattier, le victoria, le black pearl, représentent 70% de la récolte. La superficie consacrée à la viticulture a atteint, cette saison agricole, près de 8600 ha, dont 90% ont été plantés dans les localités de l'est de la wilaya, telles que Dellys, Bordj Menaiel, Baghlia et Sidi Daoud. Les vergers viticoles irrigués représentent 70% de la superficie totale et occupent plus de 4000 agriculteurs. Les organisateurs de cette manifestation veillent à ce que cette fête soit l'occasion d'émanciper la région tant sur le plan socioéconomique que culturel, dans la perspective de relancer une dynamique de développement dans tout l'est de la wilaya de Boumerdès. M. T. Nom Adresse email