Si, dans l'industrie, les projets semblent avancer, dans le BTP, les entreprises françaises peinent à reprendre le terrain face aux Chinois, aux Japonais et même aux Turcs et aux Portugais. "Je serai en Algérie les 2 et 3 octobre prochains pour renforcer nos échanges économiques." C'est par ce tweet que le sénateur Jean-Pierre Raffarin a annoncé son déplacement à Alger. Inutile de chercher sur le site de microbloging un supplément d'informations sur l'agenda relatif à ce voyage. Ni d'ailleurs sur le site du Sénat ou de l'ambassade. Mais la visite intervient à un moment particulier du partenariat bilatéral. Coup sur coup, deux projets industriels viennent d'être lancés. Il s'agit de l'usine Renault d'Oran et de la nouvelle usine du groupe pharmaceutique Sanofi à Sidi-Abdallah. Sur le plan politique, le "M. Algérie de la France" aura un nouvel interlocuteur au sein du gouvernement, puisque Amara Benyounès a remplacé Chérif Rahmani au ministère de l'Industrie. M. Benyounès avait d'ailleurs twitté lui aussi au lancement de l'usine de Sanofi. "Un partenariat gagnant-gagnant qui peut contribuer à la réduction de notre facture d'importation", a écrit M. Benyounès, qui connaît bien cette facture pour avoir dirigé le secteur de la santé. En 2012, l'Algérie était le premier partenaire économique de la France dans l'ensemble du continent africain, avec plus de 10 mds d'euros d'échanges. Hors hydrocarbures, la France était le premier investisseur avec plus de 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects. Au dernier Salon MED ETI, récemment tenu à l'hôtel El-Aurassi, il y avait une trentaine de sociétés françaises. Plus généralement, "chaque année, 1 000 entreprises françaises se positionnement sur le marché algérien. Parmi elles, nombreuses sont les PME et les ETI", avait observé la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, le 28 mai dernier, au Forum du partenariat France-Algérie. Le forum s'était concentré sur 4 filières prioritaires, avec la volonté de sortir des projets concrets. Cinquante entreprises avaient été sélectionnées pour faire l'objet d'un suivi par UbiFrance, aux côtés du ministère de l'Industrie et de la Fédération des chefs d'entreprise. Si dans l'industrie, les projets semblent avancer, dans le BTP, les entreprises françaises peinent à reprendre le terrain face aux Chinois, aux Japonais et même aux Turcs et aux Portugais. Dans l'immense chantier de l'autoroute Est-Ouest, elles n'ont hérité que de parts marginales via la sous-traitance. "Alors que plusieurs de nos partenaires européens ont déjà conclu des accords avec la partie algérienne sur ce sujet, il me paraissait invraisemblable que la France et ses entreprises ne soient pas mobilisées", avait observé, avec une certaine amertume, Nicole Bricq. "Là aussi, nous avons rattrapé le temps perdu. Quatre entreprises françaises sont présélectionnées dans les appels d'offres en cours. L'une d'entre elles est d'ailleurs en train de constituer une entreprise conjointe avec une société locale. Je souhaite que nous engagions une réelle coopération dans ce domaine en partageant les dernières innovations en la matière", avait-elle espéré. La visite de M. Raffarin apportera peut-être de la lumière sur les suites du partenariat puisque, dit-on à Paris, l'Algérie est un partenaire et non un marché. A. O. Nom Adresse email