À moins d'un revirement de dernière minute, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) ira seul à la tripartite prévue pour le 10 octobre prochain. "Le FCE ne fait plus partie de la Coordination patronale", nous a indiqué Réda Hamiani contacté, hier, par téléphone. La manière avec laquelle a été créée, avant-hier, la Coordination du patronat algérien n'a pas été du goût du Forum des chefs d'entreprise, une des plus importantes organisations en Algérie. Pour rappel, la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), l'Association des femmes entrepreneures (SEV), l'Union nationale des investisseurs (UNI) et l'Union nationale des entrepreneurs publics (Unep) ont décidé, avant-hier, la création d'une Coordination du patronat algérien (CPA). Les responsables de ces organisations ont désigné Abdelouahab Rahim, président de l'UNI, coordinateur national de la CPA. Le FCE présent à la réunion a émis des réserves concernant la création de cette structure, préférant d'abord soumettre la question à ses organes dirigeants. M. Hamiani rappelle que le FCE a contribué, d'une façon active, aux travaux de la Coordination patronale, depuis plusieurs semaines. "Nous avons discuté un document commun, dont l'essentiel était constitué des propositions de notre organisation. On était convaincu de l'opportunité à saisir pour parler d'une seule voix à la tripartite", rappelle M. Hamiani, ajoutant que d'une manière générale, le FCE depuis de nombreuses années, a toujours milité pour l'unification du patronat algérien. Que s'est-il passé, avant-hier ? "Nous avons convenu d'une ultime réunion pour lire une dernière fois les travaux prévus pour être présentés à la tripartite. À notre arrivée, changement de programme, l'ordre du jour a été complètement bouleversé. Le président de séance nous a présenté un projet d'assemblée générale, visant à créer une superstructure patronale", indique M. Hamiani précisant qu'au Forum des chefs d'entreprise pour des questions aussi importantes, "le président ou le vice-président ne peut pas engager l'organisation sans revenir à la base". Le président du Forum des chefs d'entreprise insiste : "On considère que l'unification du patronat et la mise en place d'une structure supra nécessite une coordination, un retour vers la base et une consultation des membres. C'est une question de procédure". "On en peut pas décider au pied levé d'adhérer à une organisation, sans que cela soit entériné par le Conseil exécutif, voire l'assemblée générale", a ajouté M. Hamiani, affirmant que tout le monde était d'accord "pour travailler ensemble dans l'optique de la tripartite. On devait se concerter sur un projet commun d'unification du patronat, mais pas décrété par le haut". Le président du Forum des chefs d'entreprise rappelle que les différentes tentatives entreprises dans le passé d'unifier le patronat ont échoué parce qu'"elles ont été mal préparées, mal conçues et mal équilibrées". Pour l'instant, la démarche ne plait pas au Forum des chefs d'entreprise. Bien évidemment, le dernier mot appartiendra à la base de l'association. "On veut fermer les portes. On ne veut pas insulter l'avenir. Mais on est un peu sceptique sur la façon de faire", souligne M. Hamiani, précisant que le forum veut éviter dans l'unification de patronat "les questions de leadership, de personnes et de tendances". "Il faudrait qu'on privilégie ce qui nous réunit le plus, c'est-à-dire l'intérêt de l'entreprise et que cet intérêt de l'entreprise dépasse peut-être les calculs étroits que se livrent certains", estime le président du Forum des chefs d'entreprise, souhaitant que "l'unification patronale repose sur des bonnes bases". En tout état de cause, le FCE organise aujourd'hui dans son siège à Chéraga (Alger) une conférence de presse. Le forum regroupe à fin 2011 environ 499 entreprises. Les sociétés membres du FCE cumulent un chiffre d'affaires global de plus de 14 milliards de dollars et emploient 104 592 salariés permanents. M R Nom Adresse email