La commémoration de la Journée mondiale consacrée aux personnes âgées, célébrée hier à Alger par l'association Ihcen SOS 3e âge en détresse, relance, encore une fois, le débat sur la loi 201/29 adoptée par le gouvernement dans l'objectif de protéger et d'accompagner cette frange vulnérable de la société. Bien qu'elle soit publiée dans le Journal officiel, cette loi n'est pas encore appliquée sur le terrain, déplorent les acteurs concernés par la prise en charge de cette catégorie de la société, presque trois ans après promulgation en 2010. Pour le professeur M. Hamidani, chef du service de traumatologie au CHU de Blida, cette loi s'avère à présent "sans fondements" tant que, regrette-t-il, les décrets d'application tardent toujours à voir le jour. "Certes la mise en application de ladite loi est un processus complexe et long, mais cela fait déjà des années depuis qu'elle est là sans que des décrets d'application ne soient mis en place. Désormais, il faut hâter ce processus à même de permettre une meilleure prise en charge de cette frange vulnérable de notre société", a-t-il plaidé. Devant l'augmentation du nombre des personnes âgées qui représentent aujourd'hui près de 10% de la population (3 millions de personnes), renchérit la présidente de l'association Ihcen, Mme Chikhi, la mise en application de cette loi n'a que trop tardé. Néanmoins, elle juge que la promulgation de cette loi, en 2010, est déjà en soi "une avancée considérable". Pour rappel, la loi en question a pour objet de "fixer les règles et principes tendant à renforcer la protection des personnes âgées et à préserver leur dignité dans le cadre de la solidarité nationale, familiale et intergénérationnelle". Les dispositions de la cette loi s'appliquent à toute personne âgée de 65 ans et plus dont les démunis sont éligibles pour recevoir une pension qui devra passer de 3 000 DA à 10 000 DA. Cependant, cette disposition n'est pas mise en œuvre. Une question mérite d'être posée : combien de personnes âgées seraient déjà décédées depuis l'adoption de cette loi ? L'autre revendication de l'association et des spécialistes de la santé, consiste en la nécessité de créer des centres de gériatrie, autrement dit des centres spécialisés dans les traitements médicaux des personnes âgées. Pour répondre au plus vite aux besoins de cette frange de la société en termes de soins médicaux, le professeur Abdenbi, chef du service neurochirurgie de l'hôpital Zemirli, plaide pour la mise en place, dans un premier temps, de services spécialisés au niveau des grandes structures hospitalières du pays, à comprendre les CHU. Le Pr Benabi n'a, par ailleurs, pas manqué de décrier l'abandon par la société, y compris chez la noble corporation qu'il représente, des valeurs morales et d'éthique. Un drame, dénonce-t-il, qui s'ajoute aux multiples problèmes que rencontrent déjà les personnes âgées. F A Nom Adresse email