Les personnes âgées sans revenus percevront une pension de 10 000 DA dans le cadre de l'application de la nouvelle loi sur la protection des personnes âgées de 2010. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé les animateurs de la conférence organisée, hier à Alger, par l'association SOS 3e âge en détresse Ihcène sous le thème «La prise en charge de la personne âgée sur le plan médical, économique, social et juridique». A l'occasion de la célébration de la Journée nationale des personnes âgées, qui coïncide avec le 27 avril de chaque année, les responsables de Ihcène ont choisi comme slogan pour ce petit colloque «Comment bien vieillir ?». C'est la problématique débattue par plusieurs participants qui ont mis en relief, chacun dans sa spécialité, l'importance de la prise en charge des personnes âgées pour protéger leur dignité. «Pour atteindre l'objectif énoncé, il faut appliquer les textes de la loi de 2010 sur la protection des personnes âgées, ouvrir des sections d'enseignement de la gériatrie dans les CHU, former des jeunes dans l'aide ménagère, créer des cellules de prise en charge médicale à domicile et ouvrir des bureaux d'assistance sociale dans chaque commune», a expliqué Mme Chikhi Souad, présidente de l'association. «Nous demandons désormais l'application de cette loi sur le terrain. Les personnes âgées doivent percevoir une pension convenable. Les femmes au foyer devront bénéficier aussi d'une pension et d'une prise en charge médicale complète», a ajouté le président d'honneur de la même association, Ali Haroun. Sur le volet médical, le professeur Abid explique : «L'âgisme est la discrimination contre les personnes âgées. Les politiques sanitaires doivent prendre en considération les individus en âge avancé. La gériatrie doit être enseignée comme une spécialité à part entière dans nos structures hospitalo-universitaires. C'est le meilleur remède contre l'âgisme.» Dans le même sens, le professeur Hafiz avertit : «La personne âgée ne doit pas se sentir isolée par la société, car cela pourrait engendrer des répercussions négatives sur sa santé physique et psychologique.» Pour ce qui est de l'aspect sociologique, Nacéra Merah s'en est bien occupée : «La personne âgée a le droit de vieillir dans la dignité. Il ne faut pas se contenter d'aider les personnes âgées pauvres et seules. La loi doit protéger même celles qui perçoivent une retraite, bonne ou pas, contre toute atteinte à leur droit d'une vie décente et respectable. L'Etat est censé mettre en place des structures modernes pour accueillir ces personnes vulnérables.» Et d'ajouter : «Actuellement, il y a quatre générations de la même famille algérienne qui occupent le même appartement et donc la prise en charge de l'Etat ne doit aucunement culpabiliser la famille de la personne âgée», faisant allusion au problème de logement dans notre pays et aux tabous imposés par la société concernant les maisons de repos pour les parents. La vice-présidente de la commission sociale et médicale de l'APN, Aït Marar Wardia, a détaillé, quant elle, la loi de 2010 : «Les familles diminuées percevront l'aide de l'Etat. Cette loi porte sur plusieurs points : maintenir la personne dans sa famille, garder son respect et sa dignité, lutter contre la maltraitance de cette frange de la société et régulariser la prise en charge socio-médicale de la personne âgée.»