"Vingt-cinq ans après, les mêmes revendications ne sont toujours pas satisfaites", a rappelé l'un des intervenants lors d'une prise de parole. Le comité de Béjaïa pour la réhabilitation de la journée du 5 Octobre 1988 a tenu sa promesse, celle de commémorer, en dépit de la démobilisation quasi générale, le 25e anniversaire des évènements d'Octobre 1988. Et lancer dans la foulée son initiative : faire de cette date commémorative "une journée nationale de la démocratie." Bien que la marche n'ait pas drainé grand monde, les animateurs du comité, des acteurs associatifs, des militants politiques et des droits humains, tous ont affirmé, durant la prise de parole, qui a eu lieu à l'esplanade de la Maison de la culture, que leur détermination demeure intacte et qu'ils poursuivront le combat jusqu'à la réhabilitation de cette journée. Une date sans laquelle, a-t-on rappelé, le multipartisme, le plurisyndicalisme, la création de la presse privée, etc., n'auraient pas été possibles. Premier à prendre la parole, le président de l'Association des victimes d'Octobre 1988 de la wilaya de Béjaïa, Abdelaziz Yahoui, a tenu à dénoncer le refus opposé par la direction de la Maison de la culture "pour la tenue d'une conférence-débat au motif que des activités y sont prévues." Et à travers la personne de la directrice, M. Yahoui est convaincu que c'est le chef de l'exécutif de wilaya qui est à l'origine de cette fin de non-recevoir. Le responsable du Centre de documentations sur les droits de l'Homme, M. Hocine, a affirmé qu'au-delà de la réparation matérielle et morale que les victimes d'Octobre attendent depuis 25 ans, on espère surtout arracher du pouvoir exécutif un décret instituant le 5 octobre comme journée nationale de la démocratie. Les victimes des tragiques événements d'Octobre 1988 sont toujours considérées comme des accidentés du travail. Un statut que refusent les membres de l'association. Ils n'ont pas cessé des années durant de militer pour un statut de victime de la répression. Les représentants des partis politiques, à l'instar du PST et de Jil El-Jadid, en plus des déclarations publiques distribuées à la presse, ont tenu tous les deux à affirmer que "nous n'avons pas le droit d'oublier cet événement historique qui a endeuillé des centaines de familles dans leur chair et dans leur existence", d'où leur implication effective au sein du comité pour la réhabilitation de la journée du 5 Octobre 1988. "25 ans après, les mêmes revendications ne sont toujours pas satisfaites, a rappelé Rabah Naceri, membre fondateur de Jil El-Jadid, lequel n'existerait pas aujourd'hui s'il n'y a pas eu Octobre 1988." L'ancien député de Béjaïa, Karim Bourdjioua, a affirmé au nom du Comité de solidarité avec les travailleurs qu'après avoir aidé les entreprises locales à mener un combat pour leur survie alors qu'elles étaient vouées à la disparition que le même comité ambitionne aujourd'hui à réhabiliter la journée du 5 Octobre et qu'elle soit dédiée à la démocratie. Le responsable de wilaya du PST, Kamel Aïssat, n'a pas manqué de mettre en garde ceux qui se contentent des commémorations. "Le combat va continuer si nous sommes toujours mobilisés. Il est vrai que les libertés reculent mais on n'a pas tout perdu." Il a clos son intervention en disant que "si nous ne construisons pas une alternative politique, notre combat est voué à l'échec." Le dernier à prendre la parole a été Saïd Salhi de la Ligue des droits de l'Homme (aile de Me Zehouane). Il a commencé par justifier la faible mobilisation qu'il incombe au pouvoir politique qui a tétanisé toutes les forces vives de la nation, en l'occurrence, celles qui militent pour un changement pacifique du système. "Un pouvoir qui, toute honte bue, a fait dans la récupération d'Octobre 1988 lorsqu'ont commencé les révoltes populaires dans le monde arabe, en affirmant que notre révolution, on l'a faite il y a plus de vingt ans." M. O Nom Adresse email