Hakim Addad a tenu à préciser que “le 5 Octobre est une nouvelle ère pour l'Algérie”, qui ouvre la voie à “la 2e République”. L'intervenant a souligné que “les libertés sont écrasées depuis 1999”, en mettant en exergue “la tentation de revenir au parti unique”. Plusieurs dizaines de personnes ont répondu, hier, à l'appel de l'Association Raj (Rassemblement action jeunesse) et se sont rassemblées à la place des Martyrs (Alger) pour commémorer le XXe anniversaire des évènements du 5 Octobre 1988. Outre les militants de Raj, des membres de l'Association SOS disparus et des militants de partis politiques, à l'exemple du FFS et du MDS, ont participé à la manifestation pacifique, qui a enregistré, cette année, la présence remarquée de la presse nationale et étrangère. Contrairement aux rumeurs qui ont circulé la veille, faisant état de l'interdiction du sit-in, celui-ci a bel et bien eu lieu à partir de 12h30, sous un beau soleil, et a duré plus d'une demi-heure, sous les regards indifférents, sinon interrogatifs, des passants. Seuls les bambins ont manifesté, comme à leur habitude, de la curiosité, se pressant derrière l'emblème national et les affiches brandies par les jeunes “enrajés”. “L'Association Raj a l'habitude de commémorer chaque année le 5 Octobre, malgré la violence”, a déclaré son secrétaire général, Hakim Addad. Ce dernier a néanmoins noté que son association “s'est rappropriée aujourd'hui (hier, ndlr) la rue, pacifiquement”. M. Addad a, par ailleurs, rappelé les principes qui guident Raj, insistant sur “le changement” et citant “la préservation de la dignité humaine”, “le droit au logement et au travail” et “la défense des libertés et de la justice sociale”. “Nous nous recueillons aujourd'hui à la mémoire des personnes décédées, y compris les victimes de Ghardaïa”, a affirmé plus loin le cadre associatif. Non sans observer que “tout le pays est en crise”. La parole a été donnée à d'autres membres de l'association pour la lecture de la déclaration de Raj. Une déclaration dans laquelle les initiateurs du sit-in énoncent que les évènements d'Octobre 1988 sont loin d'être un “chahut de gamins”, “ont obligé un pouvoir autoritaire (…) à s'ouvrir et ont permis à la démocratie de voir le jour dans notre pays”. L'association s'élève aussi contre les atteintes aux “libertés démocratiques” et aux “droits humains”, commises “depuis 1992, en passant par 1999, à nos jours”. Elle appelle enfin à la sauvegarde des “acquis d'Octobre”, convaincue qu'une telle démarche constitue “le meilleur hommage aux victimes de la répression”, avant de proclamer le 5 Octobre “journée officielle de la démocratie”. Lors d'un point de presse improvisé, Hakim Addad a tenu à préciser que “le 5 Octobre est une nouvelle ère pour l'Algérie”, qui ouvre la voie à “la 2e République”. L'intervenant a souligné que “les libertés sont écrasées depuis 1999”, en mettant en exergue “la tentation de revenir au parti unique”. “Les autorités, le pouvoir, le régime doivent savoir qu'il y a des Algériens qui, malgré les atteintes, continueront la lutte pour la démocratie, la liberté et la justice sociale”, a martelé M. Addad. À l'adresse d'une journaliste italienne, celui-ci a reproché “la complaisance” de certains Etats européens vis-à-vis du régime politique algérien, lui rappelant avec force qu'“il n'existe pas encore de démocratie en Algérie” et que “les Algériens ne sont pas si heureux, en dépit de toutes les richesses dont recèle le pays”. H. Ameyar