Un de nos plus éminents chirurgiens thoraciques est décédé le 1er octobre 2013. Il s'est éteint au combat, comme le guerrier qu'il était dans la vie. Ameur Soltane – Chérif pour les intimes – était âgé de 63 ans révolus. Honorable, il l'était à plus d'un titre. De par, d'abord, son militantisme pour les droits de l'Homme ; car depuis sa prime jeunesse, il n'a cessé de lutter pour une société moins inégalitaire et plus fraternelle. Ensuite, pour la noble carrière qu'il a embrassée, suivant en cela le chemin de son père, lui-même médecin des pauvres, dans les années trente, quarante et cinquante, dans ces contrées de Kabylie, où sa progéniture a vu le jour, en s'installant à Bordj Ménaïel. Professeur en chirurgie thoracique, à l'hôpital Mustapha-Pacha d'Alger et président de la Société algérienne d'oncologie thoracique (SAOT), il fut ce brillant hospitalo-universitaire reconnu, y compris par la communauté scientifique internationale, pour ses contributions ; particulièrement, pour le "Plan cancer". Il venait de proposer, verbalement, il y a seulement quelques jours, à l'un de nos quotidiens, qui fait référence en Algérie, une série d'articles constituant ce qu'il a appelé "Un bilan de la santé en Algérie, de 1962 à nos jours"... Fuyant les fastes de la "cour", il resta, toute sa vie, simple et dévoué à ses semblables, qu'il assista sans relâche, jusqu'à ce jour fatidique où son cœur a lâché, laissant une femme éplorée (professeur, elle-même, en chirurgie thoracique) et un enfant d'une dizaine d'années à peine, qui devra apprendre à se consoler d'avoir perdu son papa et son meilleur ami. Il restera l'exemple de la droiture, avec un sens de la famille et de l'amitié aiguisée, mêlé à une rectitude qui l'a toujours tenu éloigné des compromis et des compromissions, ainsi que des biens matériels de ce riche pays, si convoités de nos jours ; lesquels auraient pu lui permettre de vivre un peu plus à l'aise qu'il ne l'a été, s'il l'avait voulu. Paix à tes cendres et que Dieu t'accueille en Son Vaste Paradis, car en ce bas monde et devant les humains, tu n'as pas démérité. Bien au contraire, ton souvenir restera vivace chez ceux qui t'ont connu et apprécié. Beaucoup te pleureront et ne cesseront de refleurir ta tombe, située à côté de celle de ton père, que tu aimais tant et que tu as rejoint de la même manière. Nom Adresse email