Pour obtenir ce qu'elle veut, la chaîne de télévision qatarie, Al-Jazeera, ne recule devant rien, y compris le recours au chantage, comme cela a été le cas dans ses négociations avec l'ENTV sur les droits du match comptant pour les barrages du Mondial-2014 entre le Burkina Faso et l'Algérie. N'ayant pu obtenir, jusque-là, par la voie réglementaire l'ouverture d'un bureau à Alger, en raison du refus des services algériens concernés de lui accorder ce droit car estimant qu'elle ne répond pas aux conditions fixées par l'Algérie, la chaîne de télévision qatarie Al-Jazeera a saisi l'opportunité de ce match de football entrant dans le cadre des barrages du continent africain pour revenir à la charge et exercer un odieux chantage pour parvenir à ses fins. Connus pour leur grande influence dans notre pays sur le plan politique, mais également dans le domaine du football à travers les liens de leurs sociétés ou institutions, à l'image du centre spécialisé en médecine sportive de Doha, Aspetar, les Qataris cherchent coûte que coûte à imposer leur diktat en Algérie. L'ENTV a refusé de s'y plier et son directeur général, Tewfik Khelladi, a déclaré à Liberté que "même s'il existe un seul Algérien qui n'a pas de parabole, nous n'avons pas le droit de le priver de suivre un match de l'équipe nationale". Bien qu'elle s'y soit prise tardivement pour l'acquisition des droits de ce match car, selon nos sources, le président de la FAF a recommandé de les acheter avant le déroulement du tirage au sort, l'ENTV a brisé le diktat d'Al-Jazeera qui ne respecte pas le principe commercial avec les prétendants à l'acquisition de la retransmission de la compétition. Ne répondant pas à la première sollicitation de la Télévision algérienne, la chaîne qatarie a opté pour le chantage après que l'ENTV eut formulé une offre financière dans un deuxième temps. Tewfik Khelladi nous révélera qu'Al-Jazeera a demandé qu'on l'autorise à ouvrir un bureau à Alger. Face à la réponse de l'ENTV indiquant que cela ne relevait pas de ses prérogatives, les responsables de la chaîne de Doha exigeront un montant mirobolant pour décourager leurs interlocuteurs algériens. Devant cette situation de blocage, la Télévision algérienne a tout de même retransmis le match sur sa chaîne terrestre grâce au signal donné par son homologue burkinabée, brisant du coup le diktat d'Al-Jazeera, laquelle menace de recourir à la justice. Et c'est un commentateur algérien de la chaîne, redevable à l'ENTV, qui lui a donné un nom, qui s'est chargé de lui reprocher d'avoir diffusé le match sans l'accord d'Al-Jazeera. C'est lui, également, qui avait commenté sur Al-Jazeera la finale de Coupe d'Algérie ayant opposé l'USM Alger au Mouloudia d'Alger le 1er mai dernier sans l'accord de l'ENTV. Cette dernière n'a fait que rendre la pareille à la chaîne qatarie. À signaler un précédent en la matière, qui pourrait faire jurisprudence. Il s'agit de la Belgique et du Royaume-Uni, lesquels ont diffusé un match en clair en dépit de l'interdiction de la Fifa et de l'UEFA. Statuant sur l'affaire le 18 juin dernier, la cour européenne de justice a débouté les deux instances du football européen et mondial. Pour en revenir aux droits de retransmission des matches, les sociétés les ayant acquis sont tenues de respecter les règles commerciales en la matière tout en respectant les critères admis par tous. Il y a lieu de signaler, par ailleurs, que les conditions d'attribution des droits de retransmission des matches de ce dernier tour des matches de barrages du Mondial brésilien pour la zone Afrique n'étaient pas celles appliquées au tour précédent. Cela n'a pas empêché la chaîne Al-Jazeera, qui les a achetés auprès du premier acquéreur, en l'occurrence la société Sport Five, d'abuser de sa position de monopole pour pratiquer son sport favori, à savoir le chantage. Enfin, il appartient à la Fifa de faire respecter le droit des amateurs de football, qu'ils soient nantis ou pauvres, à pouvoir suivre un match de football parce que ce sont eux qui font la popularité de ce sport. M. T Nom Adresse email