Cette idée, explique M. Lamamra, consiste à mettre en place une force africaine capable de faire en temps réel à toute situation de crise. Entre l'Algérie et le Burkina Faso, il n'y a pas que l'histoire de ce match de football qualificatif au Mondial brésilien. Si sportivement parlant les deux pays sont des adversaires directs, politiquement ils sont des alliés par excellence. Alger et Ouagadougou affichent, en effet, une grande volonté de renforcer davantage leur coopération en vue de relever, ensemble, le défi de lutter contre les fléaux du terrorisme et du narcotrafic qui menacent toute la région sahélo-sahélienne. C'est ce qui a été clairement exprimé, hier à Alger, par les chefs de la diplomatie des deux pays, à l'occasion de la visite de Yipene Djibril Bassole, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso. "Aujourd'hui, les défis sécuritaires sont encore énormes dans la région sahélo-sahélienne. Par conséquent, nous œuvrons, avec l'Algérie, à mettre en place les dispositifs et moyens nécessaires pour faire face au terrorisme et au narcotrafic qui menacent notre région. Notre objectif primordial étant de rétablir la paix et la sécurité là où elles sont menacées", a déclaré l'hôte de l'Algérie, lors d'une conférence de presse conjointement animée avec Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères. L'allusion est claire. Le cas du Mali voisin est édifiant. Saluant au passage le "leadership" et l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme, M. Bassole n'a pas manqué de faire part de l'adhésion de son pays à l'idée de créer une force africaine pour faire face à toute situation de crise. Une idée que l'Algérie a proposée lors du dernier sommet de l'Union africaine, par le biais de M. Lamamra qui tente, depuis sa prise de fonctions, de redonner ses lettres de noblesse à la diplomatie algérienne. "Le Burkina Faso ne peut qu'adhérer à une telle démarche, car il est évident que tout ce que les Africains peuvent faire par eux-mêmes à l'Afrique est le bienvenu", a martelé le chef de la diplomatie burkinabée. Cette idée, explique M. Lamamra, consiste à mettre en place une force africaine capable de faire face en temps réel à toute situation de crise. "Il s'agit de créer une capacité de répondre à la crise dans le principe de volontariat entre tous les pays d'Afrique, avec l'objectif de créer une situation positive sur le terrain à même d'instaurer la paix et la stabilité dans les pays où elles font encore défaut et promouvoir ces principes là où ils existent déjà. Notre démarche répond à la volonté de l'Afrique d'apporter des solutions africaines. Mais c'est aussi une démarche qui s'entend dans le cadre du plan des Nations unies visant à assurer la sécurité collective dans toutes les régions du monde", a détaillé M. Lamamra. Invité par ailleurs, à commenter le refus de l'Arabie saoudite à siéger au Conseil de sécurité de l'ONU, après sollicitation de cette instance pour occuper un siège de membre non permanent, le chef de la diplomatie algérienne a jugé qu'il était encore trop tôt de porter un jugement sur la décision souveraine de ce pays arabe d'autant plus, dit-il, qu'il s'agit d'un cas inédit. F A Nom Adresse email