Le Théâtre régional de Sidi Bel-Abbès continue d'explorer et de défricher le répertoire de Kateb Yacine. Après La poudre de l'intelligence ou encore Chadhaya (montage théâtral de textes de l'auteur de Nedjma), le Théâtre de Sidi Bel- Abbès s'intéresse, cette fois-ci, à l'œuvre Les ancêtres redoublent de férocité, donc la générale a eu lieu samedi dernier, en début de soirée. La pièce, qui réunit de brillants comédiens, a été traduite par Youcef Mila. Sa mise en scène a été confiée au jeune Mohamed Frimahdi, auquel on doit plusieurs mises en scène, et qui nous déclare : "L'œuvre présentée est un texte dans lequel le lyrisme prend une grande place. Dans celui-ci s'entremêlent la guerre et l'amour, la mort, la femme, les exigences des ancêtres, ainsi que la question de la libération du pays." Les ancêtres redoublent de férocité plante le décor et l'action durant la guerre de Libération nationale. Elle raconte les péripéties de cette guerre et propose une esquisse symbolique de l'action des patriotes. On y retrouve également une quête, celle de protéger la femme sauvage ou, du moins, la femme indomptable, qui prend la symbolique de l'Algérie. Les événements s'enchaînent dans ce spectacle, qui relate l'évasion de Hassan et Mustapha, l'exécution du traître, la recherche de la femme sauvage, le meurtre du vétéran-ravisseur, l'assassinat de l'un des deux personnages centraux, les erreurs des uns, les fautes des autres, la recherche de l'absolu à travers la quête de l'un des protagonistes (ou antagonistes, c'est selon les étapes du récit) pour posséder la femme sauvage. La mort rôde, elle est omniprésente. Elle est un fond de toile au récit, et peut frapper à n'importe quel moment. La mort sert, dans certains cas, de dénouement, de la fin d'une situation intenable, mais cette mort rime aussi comme une punition infligée à ceux qui restent, ceux qui survivent. Par ailleurs, Les ancêtres redoublent de férocité, qui appartient au théâtre classique, a réussi à attirer et à retenir l'attention des férus du 4e art, présents en grand nombre dans la salle de spectacles du TRSBA, grâce au talent des comédiens, leur variation dans le jeu et la profondeur des personnages qu'ils ont interprétés. A. B Nom Adresse email