De Sidi Bel-Abbès, le Premier ministre annonce sans ambiguïté que le calendrier électoral d'avril 2014 sera respecté. Il y aura donc bien une élection présidentielle, mais l'on ne sait pas pour autant si l'actuel chef de l'Etat briguera ou non un 4e mandat. Le bilan des réalisations depuis 1999 à ce jour sera présenté, selon Sellal, qui reste dans le vague quant aux intentions de Bouteflika. Ce bilan annoncé sera-t-il l'ossature d'un programme de campagne qui parlera au nom du Président malade ? Presqu'un faire-valoir annonciateur d'une autre ambition : demeurer Président ? Ou un bilan, dans le sens que l'initiateur qui a endossé un programme rend compte des réalisations avant de quitter la fonction avec un quitus ? Double lecture, difficile à cerner. Mais au vu des ambitions de l'homme, il est fort à parier que le Président sera candidat à sa propre succession. La piste de la prolongation du mandat de deux ans est donc abandonnée car dès le départ irréalisable du fait de son caractère illégal. La Constitution n'a pas d'effet rétroactif. Pas un mot, en revanche, sur la révision de ce texte fondamental, pourtant annoncée pour la fin de l'année, si on veut respecter le timing d'une élection arrangée. Un vice-président pour pallier les absences répétées d'un Président en exercice, diminué physiquement, qui jouera finalement le rôle d'un chef de gouvernement avec des prérogatives de gestion d'affaires courantes. Il est donc hors de question de mettre un homme d'Etat d'envergure qui ferait de l'ombre ou qui aurait, un tant soit peu, des ambitions politiques. Le Président semble avoir opté pour un plein mandat, d'autant que l'opposition reste encore timorée, d'une part, et que les partis favorables à sa réélection, qui auraient pu constituer le vrai obstacle, lui mangent dans la main, d'autre part. L'annonce de Sidi Bel-Abbès faite par le Premier ministre apporte ces quelques éléments de lecture d'un scénario qui se déroulera dans les prochains jours. O. A [email protected] Nom Adresse email