Installé à peine par le premier cercle des tenants du projet de Bouteflika pour hériter des rênes du FLN, Amar Saïdani a reçu comme mission prioritaire la mise en place d'une alliance avec d'autres partis, aussi large que possible. Préférant faire cavalier seul, il remet à plus tard la composition du bureau politique pour ne pas être gêné aux entournures et éviter ainsi toute perte de temps. Missionnaire obéissant, il est chargé de structurer la future coalition autour du Fln, choisi comme locomotive, du fait que le nom du Président y est attaché. Lors de la rencontre des militants de l'Ouest, Saïdani a lui-même annoncé sans aucune ambiguïté que son parti fera ce que "Bouteflika voudra". Il n'y a pas plus clair que cette sortie. Aussi, après avoir pris langue avec le président du Taj, il convoque à Relizane, ce dimanche, à la Maison de la culture, outre Amar Ghoul, les responsables du MPA et du RND. Ce dernier a délégué comme représentant Miloud Chorfi, ancien porte-parole, originaire de l'Ouest, qui ne peut rien refuser à ceux qui ont inondé ses journaux en publicité. À moins que cet argent qui a coulé à flots ne serve de cagnotte pour financer les prochaines élections ou, en cas de prorogation du mandat du Président de deux ans (ce qui est le plus plausible), de gérer aisément les dépenses qui seraient induites par un référendum. Ce mode serait préféré à un vote par le Parlement car plus crédible aux yeux des observateurs internationaux. Pris de vitesse, les partis de l'opposition semblent se réveiller pour mettre en place un front commun contre ce que le président du RCD qualifie de "meute sans foi ni loi". Pour ce faire, aussi bien le MSP que le RCD appellent à un rassemblement de toutes les forces politiques et sociales, quelles que soient leurs sensibilités. Il est clair que le message est de faire barrage à "l'ennemi commun". Il faut pour cela s'engager sur un minimum qui préserve le caractère républicain de l'Etat. Une charte claire et sans aucune ambiguïté sera proposée avec une feuille de route précise et convenue. Ces partis ont enfin compris qu'il ne sert à rien d'attendre Godot ou autres Mehis salutaires et que l'attente ne profiterait qu'à ceux qui voudraient perpétuer leur pouvoir et leur mainmise sur le pays. En clair, la campagne n'est pas loin de commencer. O. A [email protected] Nom Adresse email