La troïka au pouvoir et l'opposition se sont enfin mis, hier, autour de la table des négociations. Les pourparlers entre les deux camps ont bien débuté hier sur fond de tension. Ils sont entrés dans le vif du sujet avec la reprise des travaux de la Constituante. Les négociations avaient repris dans l'après-midi de vendredi avant d'être interrompus. Ils ont repris hier après que le Premier ministre, Ali Larayedh, eut fourni un engagement écrit de laisser dans trois semaines la place à un cabinet apolitique, avec à sa tête un nouveau Chef de gouvernement qui doit être désigné d'ici une semaine. Les négociateurs ont planché jusqu'à tard dans la nuit de vendredi à hier pour former un comité chargé de composer la future équipe gouvernementale, selon le syndicat UGTT, principal médiateur de ces pourparlers à huis clos. Les protagonistes se sont retrouvés dans la matinée pour former la commission d'experts chargés de l'aider à finaliser le projet de Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans. Ils devaient aussi fixer le calendrier de leurs travaux pour la semaine à venir. Parallèlement, les activités de l'Assemblée nationale constituante (ANC) avaient repris avec le retour de la soixantaine d'élus d'opposition qui se sont retirés depuis l'assassinat du député d'opposition Mohamed Brahmi. Les chefs des groupes parlementaires se sont réunis dans la matinée, puis dans l'après-midi ce devait être le tour de la commission "de consensus constitutionnel" qui doit travailler sur le projet de Constitution avec les négociateurs. La commission en charge de sélectionner les candidats pour composer une instance électorale indépendante devait aussi se réunir dans l'après-midi. L'ANC a sept jours, selon la feuille de route rédigée par les médiateurs, pour former cette commission qui aura la charge d'organiser les prochaines élections législatives et présidentielle. Dans un communiqué rendu public hier, le Congrès pour la République (CPR) regrette son exclusion du dialogue national à cause de sa position refusant la signature de la feuille de route au préalable. Le CPR a, toutefois, acclamé la réunion des partis politiques autour d'une même table de dialogue, et a annoncé son intention de prendre soin de la réussite de ce dialogue, notamment dans la décision de la démission du gouvernement, l'élection d'un nouveau gouvernement, la finalisation de la Constitution, et la composition d'une instance et la fixation d'une date, pour les élections. Rim Mahjoub, député à l'Assemblée nationale constituante du parti Afek Tounes, a annoncé, la dissolution du bloc démocratique à l'ANC et la constitution d'un plus large bloc. Il a déclaré, en outre, que le rôle du bloc démocratique est terminé. Elle a ajouté qu'un plus large bloc sera constitué avec tous les députés réfractaires. De ce fait, le bloc démocratique est dissolu à l'inverse de ce qu'a déclaré précédemment le député Mehdi Ben Gharbia. Le Syndicat national des forces de sécurité intérieure est monté au créneau vendredi soir en publiant un communiqué dans lequel il a publié une série de revendications adressées au gouvernement dominé par les islamistes. Celles-ci incluent le limogeage sous "48 heures des directeurs généraux du ministère de l'Intérieur nommés sur la base de leur allégeance" aux islamistes d'Ennahda, "la réintégration des cadres de la sécurité intérieure limogés après la révolution" de janvier 2011 et la libération des agents "injustement emprisonnés dans les affaires en relation avec la révolution". Il prévoit aussi de porter plainte contre le Premier ministre Ali Laârayedh en raison de la mort de gendarmes et de policiers dans des attaques djihadistes ces derniers mois. Un scénario qui s'apparenterait à ce qui s'est passé en égypte avec Morsi. Est-ce aussi le retour du système policier sous le régime de l'ex-président Ben Ali ? Ça a tout l'air d'autant que certains partis de l'opposition souhaitent son retour. I. O. Nom Adresse email