Chimère Le plafonnement des salaires des joueurs de football, une idée remise au goût du jour par la FAF, et initiée, une année auparavant, par le défunt forum des clubs, s'apparente forcément à une chimère dans un milieu qui se veut d'abord professionnel. En effet, comment peut-on amener des sociétés sportives par actions à abandonner la surenchère salariale, à la base de toutes les opérations de recrutement, juste pour assouvir les besoins des plus démunis (clubs), et faire respecter un égalitarisme de mauvais aloi ? En ces temps de crise, la proposition peut paraître ingénieuse, une sorte de bouée de sauvetage pour parer au plus pressé, mais sa concrétisation sur le terrain pose vraiment problème. La grille des salaires des joueurs de Ligue 1 algérienne est déjà extensible ; elle va d'une rétribution à 40 millions de centimes à plus de 300 millions de centimes. Le fossé est énorme, le retard est énorme. On imagine du reste déjà le branle-bas de combat chez les mieux nantis et ils sont nombreux (plus de 50% des salaires dépassent les 10 millions), pour faire avorter le projet. Normal, vous ne trouverez pas un gars sensé, dans n'importe quel secteur, qui accepterait allégrement de baisser son salaire. Vous ne trouverez pas également une seule société qui se départirait de son levier de concurrence pour le leadership au risque de voir les concurrents revenir rapidement dans son sillage. S'agit-il donc d'opérer un nivellement par le bas ou un réajustement unilatéral afin de parvenir à une mouture qui convienne à tout le monde ? La FAF n'apporte aucune indication dans son dernier communiqué, mais préfère laisser le soin à la commission des spécialistes, chargée d'élaborer la grille, de répondre à ce genre d'interrogations somme toute légitimes. Pourtant, les réponses sont connues d'avance. L. S Nom Adresse email