Il n'est un secret pour personne que la masse salariale des joueurs continue d'accaparer la part de lion dans la gestion financière des clubs professionnels des Ligues 1 et 2. Une charge qui est entre 80% et 90% du budget de fonctionnement des clubs déjà en bute à d'énormes problèmes. Et pour atténuer un tant soit peu les charges nées de la masse financière qui ne cesse d'augmenter d'une saison à une autre, le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération algérienne de football tentent d'apporter leur contribution à travers des mesures et des projets qui s'inscrivent dans cette optique. À ce titre, la réunion de coordination, tenue la semaine dernière au centre technique de préparation de Sidi Moussa, entre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, Mokhtar Boudina et Abdelmadjid Djebbab, représentants du MJS, le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, et les 16 présidents des clubs de Ligue 1, a été l'occasion pour toutes les parties d'aborder, entre autres, l'épineux problème du plafonnement des salaires des joueurs. Une commission présidée par Kerbadj, composée de Hannachi, Medouar, Boumella et Fersadou, a été créée pour étudier la question des plafonnements des salaires et fera une proposition concrète lors de la prochaine réunion. Toutefois, force est de reconnaître que le débat risque d'être long, du moment qu'il n'y a pas un consensus entre les présidents de club dont certains n'ont pas hésité à afficher leur refus de s'associer à cette initiative. Interrogé à ce propos, le président de l'Entente de Sétif, Hacène Hamar, affirme qu'il doute fort que le plafonnement des salaires des joueurs devienne une réalité, du moment, dit-il, qu'il existe des présidents de club qui ont des caisses noires avec lesquelles ils peuvent arrondir les salaires des joueurs. "Certains présidents de club déclarent qu'un tel ou tel joueur a signé contre un tel salaire. Mais c'est faux. Ils ont une sorte de caisse noire qu'ils utilisent pour ajouter des sommes qui conviennent aux joueurs qu'ils veulent, alors qu'en parallèle, si vous appliquez la loi, vous allez vous retrouver sans aucun joueur", a-t-il dit, et d'ajouter : "J'étais parmi les premiers présidents de club à avoir demandé la promulgation d'une loi pour le plafonnement des salaires, et ce, depuis le lancement du professionnalisme en Algérie. Hélas, on est à notre quatrième année, il n'y a rien eu de concret. Et puis, il faut dire que ce n'est pas la première fois qu'on évoque cette question. Le Forum des présidents des clubs professionnels (FCP) en a fait son cheval de bataille, mais au final il n'y a rien eu de concret. Je vais aller plus loin en vous disant que dans les règlements de la FAF, il est stipulé noir sur blanc que le salaire du joueur sur le contrat doit être porté en brut. Mais on a constaté qu'il y a eu des contrats où les clubs avaient présenté le salaire net et qui ont été acceptés le plus normalement du monde. Pis encore, dans le règlement, il est interdit à tout président de club de faire plus d'une avance d'un mois. Or, dans la réalité, on a bien vu des joueurs percevoir même huit mois de salaire d'avance. C'est pour vous dire que le problème du plafonnement des salaires est plus profond qu'on le pense", a indiqué Hamar. Pour leur part, les joueurs ne semblent guère intéressés par ce qui se passe autour d'eux, plus particulièrement sur cette question. La preuve, si la plupart ont refusé carrément de commenter la question, d'autres pensent que c'est avant tout une question de confiance entre le joueur et le président de club. "Pour tout vous dire, je pense que le plafonnement des salaires ne se concrétisera qu'une fois qu'il y aura des lois bien définies qui responsabilisent aussi bien les joueurs que les dirigeants. Nous, on ne fait que s'adapter au marché. J'ai vécu également la période où certains joueurs touchaient la totalité de leur argent. Il y a eu aussi une autre étape où le joueur est payé par tranches dont certains prennent presque 90% de leur argent. Maintenant, on est payé comme tout salarié, c'est-à-dire par des virements mensuels. Tout ce que je peux vous dire, c'est que le plafonnement des salaires en Algérie n'est pas pour bientôt", nous a dit un joueur sous le couvert de l'anonymat et qui confirme le sentiment sceptique qui caractérise les différents acteurs quant à la réussite de cette démarche que certains iront jusqu'à dire qu'elle est vouée à l'échec. F. R. Nom Adresse email