Les accidents cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité, loin devant les cancers et même les accidents de la route. L'Algérie compte chaque année 60 000 personnes dont 20 000 d'entre elles trouvent la mort l'année qui a suivi l'accident et même les jeunes n'y échappent pas. Le propos est de Salma Kesraoui, maître-assistante du service neurologique du CHU de Blida, invitée hier du Forum de DK News. La rencontre survient à l'occasion de la Journée mondiale des AVC, célébrée le 29 octobre de chaque année. Pour la spécialiste, les AVC sont la première cause de mortalité en Algérie et la première cause des handicaps lourds et de longue durée. "La fibrillation atriale est responsable de 25% des AVC, les maladies vasculaires cérébrales sont responsables de plus de 26% des décès en Algérie. Couplées aux accidents cardiovasculaires, elles constituent la première cause de mortalité, loin devant les cancers et même les accidents de la route. C'est dire la gravité de cette pathologie, qui tend à enregistrer une incidence de plus en plus grande dans un pays en pleine transition épidémiologique", explique le Dr Kesraoui. La spécialiste a profité de l'occasion pour tirer la sonnette d'alarme, soulignant qu'en Algérie, les AVC sont un véritable fléau. "Les chiffres sont là pour confirmer une réalité implacable. Car le nombre des victimes d'AVC sont jusqu'à cinq fois supérieurs aux victimes des accidents de la route. Lorsque l'AVC n'entraîne pas la mort, il laisse des handicaps irréversibles", précise le médecin. L'invité de DK News fait savoir qu'une enquête réalisée par la Société algérienne de cardiologie pendant 24 heures auprès de 6 000 patients présentant, à la consultation aux urgences médico-chirurgicales des hôpitaux de la capitale, des douleurs thoraciques enclenchant un AVC, a montré une prévalence de 16 cas diagnostiqués chaque jour dans cette ville. D'après les résultats de cette enquête, outre la douleur thoracique, les patients ont présenté des difficultés respiratoires et des palpitations. La spécialiste fait remarquer que la grande partie des décès survient faute de prise en charge à temps, car pour elle, dans la plus part des cas, les malades viennent aux urgences trop tard, soit trois heures après la survenue des premiers symptômes de l'AVC. Les raisons et les facteurs de risque sont l'hypertension artérielle (HTA), le diabète, le tabagisme, la malbouffe, l'obésité et la sédentarité. "Les AVC connaissent une hausse importante en raison, notamment, du changement du mode de vie. Les Algériens deviennent de plus en plus sédentaires et consomment des aliments gras et sucrés en quantité importante", a-t-elle noté. Pour ce qui est de la prise en charge, sur ce point, la spécialiste regrette l'absence d'unité spécialisée dans la prise en charge des malades avant et après l'accident. Car, selon elle, il devrait y avoir des services dédiés spécialement à la prise en charge et au suivi des patients victimes d'AVC et des médecins formés spécialement dans la pathologie. Bien que le CHU de Blida compte une unité d'urgence cérébrovasculaire et une unité de réanimation spécialisée dans les AVC au CHU de Constantine. La spécialiste pointe également du doigt le manque de formation du personnel. Il faut savoir que dans le monde, plus de 83 000 jeunes de moins de 20 ans meurent des conséquences d'un accident vasculaire cérebral, soit 125 par jour. Quant au nombre d'AVC qui frappent les 20 à 65 ans, il a connu une hausse de 25% au cours des 20 dernières années. D S Nom Adresse email