Quand on évoque le partenariat de Sonatrach avec les firmes pétrolières étrangères, on ne peut faire l'impasse sur l'ouvrage de Hocine Malti consacré à "l'histoire secrète du pétrole algérien". Bien que cette œuvre ait fait l'objet de nombreuses critiques de la part des spécialistes de l'histoire des hydrocarbures en Algérie, il n'en demeure pas moins que beaucoup d'analystes s'en inspirent. L'auteur nous fait revisiter l'histoire contemporaine de l'évolution du secteur des hydrocarbures en Algérie dans ses relations avec les firmes pétrolières étrangères, de 1946 à nos jours. "En 1946, la Compagnie française des pétroles Algérie(CPEA), la Compagnie des recherches et d'exploitation pétrolières au Sahara(Creps) et la Compagnie des pétroles Algérie (CPA)..." Ainsi selon Malti, "les autorités algériennes avaient déjà, à l'époque, scellé des compromis avec les sociétés françaises au départ et américaines par la suite... c'était la société française SN Repal qui avait découvert le plus grand gisement de pétrole en 1956 à Hassi Messaoud, puis la société américaine Anadarko à Hassi Berkine entre 1990-1994". Si dans le contexte de l'époque, le pouvoir politique algérien, conscient des enjeux économiques et commerciaux que représentaient le pétrole et le gaz, avait effectivement cherché des compromis face à l'inexistence de compétences, de savoir-faire et de technologies pour l'exploration et l'exploitation des immenses potentialités énergétiques et minières, les évènements avaient pris une tout autre tournure avec la nationalisation des hydrocarbures en 1971. Sonatrach, créée en 1963, devenait détentrice de 51% des actifs des firmes pétrolières qui agissaient dans l'exploitation, la production ainsi que la commerciali- sation des hydrocarbures. Entretemps, l'Algérie avait formé des cadres de haut niveau qui allaient prendre de façon remarquable la gestion du secteur des hydrocarbures. Après l'effondrement des cours du pétrole (10 dollars en juillet 1986), intervenait "la première réforme consacrant l'ouverture du secteur pétrolier après les nationalisations". l'objectif était d'attirer les firmes multinationales. Dans cette conjoncture, l'Etat algérien avait décidé de modifier certaines dispositions de la loi de 1971 sur les hydrocarbures adoptées le 19 août 1986. D'autres aménagements à la loi de 1986 sont intervenus en 1991 sous l'impulsion de Ghozali, Chef du gouvernement à l'époque. Ce changement de cap avait favorisé "l'entrée en force des entreprises américaines, parmi elles Anadarko, une petite société américaine basée au Texas...c'est une filiale de Panhandle Oil and gaz, une autre compagnie texane, cliente de Sonatrach dans les années 70 avec laquelle elle avait passé un contrat d'achat de gaz". D'autres protagonistes anglais, allemands, italiens, espagnols ... entrèrent en scène. Par la suite, ce fut la loi Khelil(2006) décriée par toute la classe politique et les organisations syndicales dont l'UGTA. Cette loi que d'aucuns avaient qualifiée de "scélérate" si d'aventure elle avait abouti, aurait dangereusement hypothéqué les richesses de notre sous-sol. Vient finalement la dernière révision de la loi sur les hydrocarbures adoptée par les deux chambres du Parlement. Youssef Yousfi, avait annoncé depuis Doha : "L'Algérie compte revoir la loi sur les hydrocarbures en introduisant les nouvelles incitations, pour notamment relancer l'investissement étranger dans l'exploration". On pourrait s'interroger, au-delà des nécessaires adaptations du cadre juridique régissant notre principale richesse aux évolutions du marché mondial des hydrocarbures, si réellement, notre pays dispose d'une vision stratégique à long terme dans ce domaine, ou, il est dans des phases de tâtonnements au gré des conjonctures. A. H. Nom Adresse email