Le Rassemblement national démocratique (RND) est en proie à une crise organique sans précédent dans la wilaya de Béjaïa. Alors que le bureau de wilaya, provisoirement désigné par la direction nationale, après le départ fracassant de l'ancien coordinateur et néanmoins député, Omar Alilat, vient de tenir son congrès de wilaya, le 26 octobre dernier, à la maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa, des démissions collectives de cadres, dont des élus locaux et des militants de base, tombent en cascade. En effet, après la démission collective d'une trentaine de militants constituant le bureau communal d'Ighram, c'est au tour des sections communales d'Akbou et de Chellata de rejoindre ce mouvement de dissidence qui s'annonce fatal au parti d'Abdelkader Bensalah, du moins dans la région de la Soummam. Dans la commune de Chellata où le parti s'est imposé, à l'issue des dernières élections locales, comme la deuxième force politique, après le FFS, ce sont les cinq élus à l'APC qui donneront le ton, en décidant de claquer la porte du RND. Cette démarcation ne laissera pas indifférents les autres militants RND de la même localité, puisque ces derniers ne tarderont pas à emboîter le pas à leurs cinq élus. Les militants démissionnaires s'insurgent, en fait, contre le rejet par le coordinateur de wilaya de la liste des six délégués qui devaient représenter leur commune au congrès de wilaya de Béjaïa. Selon eux, les responsables de l'instance régionale du parti a procédé au changement de ladite liste sans l'aval ni la consultation des militants de la commune de Chellata. À cela s'ajoute, s'indignent-ils, "l'évincement arbitraire" de leur coordinateur de daïra, Ahmed Ouinharoune, de la liste des congressistes, en violation des textes du parti. Cette défection qui, décidément, ne cesse de faire boule de neige dans la région de la vallée de la Soummam, a vite gagné les communes d'Akbou et Tamokra, où la liste des démissionnaires s'allonge du jour au lendemain. C'est ce que nous avons appris auprès du coordinateur communal du RND à Akbou, Arab Takka, qui vient d'adresser, pour sa part, une lettre de démission collective d'une vingtaine de militants de la commune d'Akbou. Notre interlocuteur, qui se dit solidaire de ses camarades d'Ighram et de Chellata, n'hésitera pas, d'ailleurs, à s'en prendre au premier secrétaire de wilaya, Khoudir Mehdi, qu'il désignera comme responsable de la situation de crise que traverse le parti, à la veille de son 4e congrès. Même son de cloche chez le coordinateur de la daïra d'Akbou, Ahmed Ouinharoune, qui avait transmis un rapport accablant au secrétariat national du parti, affirmant que "le RND de Béjaïa se vide de ses cadres dévoués et de ses militants sincères, laissant la place aux charognards de la politique locale pour qui le vagabondage politique est devenu monnaie courante. Ils utilisent le RND comme une bouée de sauvetage pour sauver leurs petites personnes de grands scandales de tous genres." Contacté par nos soins, le premier responsable du RND à Béjaïa affirme que ce qui se passe dans la région d'Akbou est un fait inédit dans les annales du parti, arguant que "c'est tout à fait normal qu'il y ait du mécontentement au sein des militants de base à la veille d'un rendez-vous aussi important. Mais ça devient aberrant lorsque la contestation émane de certains cadres du parti, censés donner l'exemple de sagesse et de démocratie". Concernant les démissions collectives des militants de la daïra d'Akbou, Khoudir Mehdi tient à démentir de telles informations, précisant que "le bureau de wilaya du RND n'a enregistré aucune démission pour le moment". K O Nom Adresse email