"Nous ne pouvons pas nier ce qui a été fait, mais il reste beaucoup à faire et du travail à mener sur les associations et leurs financement, les libertés syndicales, le code de la famille et la parité homme-femme", a indiqué, hier, le chef de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen, Antonio Panzeri, en visite de travail en Algérie, lors d'une conférence de presse organisée au siège la délégation de l'Union européenne à Alger. "Nous pensons que le processus est en marche, et il faut qu'il soit mené à son terme", a estimé le M. Panzeri. Sept membres de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb ont effectué une visite de travail en Algérie du 28 au 30 octobre à l'occasion de la 13e rencontre entre le Parlement européen et le Parlement algérien. M. Panzeri a indiqué que cette mission avait comme objectif l'approfondissement des relations interparlementaires, "qu'il s'agit d'intensifier et de stabiliser". La délégation du Parlement européen est venue en Algérie pour "vérifier" la mise en œuvre "des recommandations émises à la suite à la mission d'observation des élections l'an dernier". Enfin, les parlementaires européens veulent encourager l'Algérie à s'engager "davantage sur le chemin de l'intégration régionale. Qu'il y ait davantage de coopération" et, surtout, "de dépasser les obstacles qui règnent encore, notamment dans les relations entre l'Algérie et le Maroc". M. Panzeri a affirmé avoir soulevé avec ses interlocuteurs la question du fichier électoral, qui, selon lui, doit être rendu public. Mais les autorités ont émis des objections en relation avec "confidentialité de la vie privée". Pour le parlementaire européen, "cette objection peut être facilement surmontée dans la mesure où toute personne qui fait la démarche de s'inscrire sur un fichier électoral le fait dans l'intention d'aller voter publiquement". "C'est un point décisif, si on veut aboutir à une réelle transparence du processus électoral. Nous espérons beaucoup que cette question soit véritablement résolue avant l'échéance électorale de l'année prochaine", a-t-il indiqué. M. Panzeri a annoncé que la délégation a également rencontré la société civile. "Trois thèmes ont émergé de la discussion avec la société civile, que nous transmettrons aux autorités nationales lors de nos rencontres", a-t-il révélé. Les parlementaires européens ont discuté avec des représentants de la société civile, notamment de la question des disparus, des libertés syndicales et de la nouvelle loi sur les associations et leur financement. Sur la question des disparus, M. Panzeri estime qu'"il faut apporter des réponses. Il faut que les faits soient établis". Le chef de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen évoque la nécessité "d'un engament fort des autorités pour retrouver les personnes disparues". Pour lui, "la réconciliation nationale ne signifie pas mettre fin à toute poursuite contre les différentes parties impliquées. Au contraire, cela veut dire œuvrer dans l'établissement de la vérité historique et la transmettre à l'opinion publique". Au sujet des libertés syndicales, M. Panzeri pose la question "des syndicats autonomes qui demandent à être davantage reconnus". Concernant les associations et leur financement, "c'est un point délicat", reconnaît M. Panzeri. "Nous pensons que la révision de cette loi sera probablement nécessaire", non pas pour supprimer le contrôle, mais pour ne pas "limiter la vie associative", a-t-il estimé. Le chef de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb au Parlement européen a souligné que "l'Algérie est un partenaire extrêmement important à plus d'un titre", d'abord sur le plan économique, mais aussi comme "point d'équilibre dans toute la région, notamment sur les questions de la lutte antiterroriste et de l'intégrisme islamique dans toute la région du Sahel". Le parlementaire européen pense aussi que notre pays a aussi un rôle essentiel à jouer dans tout le processus d'intégration régional. Sur le Sahel, M. Panzeri a indiqué que "la communauté a probablement sous-évalué le rôle que pouvait jouer l'Algérie — alors que c'est un rôle, au contraire, dont il est nécessaire de tirer partie — dans l'équilibre de la région, notamment sur les questions graves du terrorisme et la présence d'Al-Qaïda au Maghreb". M. R Nom Adresse email