L'intervention de l'Unité de la Gendarmerie nationale pour l'identification des victimes de catastrophes (Ugnivc) sur le site gazier de Tiguentourine, à In Amenas en janvier dernier, continue à susciter l'admiration de beaucoup de pays du monde. Jeudi dernier, les Belges ont eu droit, à leur tour, à un exposé complet de l'intervention de cette unité spécialisée et qui dépend de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCCGN) de Bouchaoui. En effet, après un exposé des motifs sur la conférence par le colonel Abdelhamid Messaoudi, DG de l'INCC, une rencontre intitulée "Identification des victimes de catastrophes", l'expert en médecine légale belge Jean-Pol Beauthier, auteur de travaux scientifiques et mondialement connu lors des événements du Kosovo et du tsunami en Thaïlande, a été impressionné par la rapidité de l'intervention des experts de l'INCCGN et la qualité du travail accompli à In Amenas, que ce soit sur la scène du crime, dans les hôpitaux du Grand-Sud ou encore à la morgue d'El-Alia aux côtés des experts anglais, japonais et norvégiens. Drame humanitaire par excellence, l'après-prise d'otages a suscité inquiétude et panique chez des milliers de familles, algériennes ou étrangères, qui n'arrivaient pas à identifier les leurs. Quarante-huit heures après la prise d'otages, l'Ugnivc s'est scindée en deux groupes de travail pour identifier les cadavres, mais surtout collecter et reconstituer les parties déchiquetées retrouvées sur la scène du crime. Exerçant avec des outils aux standards internationaux et aux références de l'Interpol, cette unité a réussi une mission difficile moins d'une année après son institution. Des identifications certaines, probables, possibles et exclues, M. Beauthier a eu droit à des explications sur l'action menée lors de l'épisode de Tiguentourine. Suite à quoi, M. Beauthier a développé la création, en Belgique, du DIV (Disaster victimes identification). Selon lui, l'intervention de ce genre d'unités s'effectue en toutes circonstances, notamment lors des catastrophes liées au terrorisme, aux génocides, aux guerres, aux inondations, séismes ou encore aux corps des migrants clandestins rejetés par la mer, comme c'est le cas en Algérie, en Tunisie, au Maroc ou en Europe. Cela va sans dire, ces entités interviennent également lors d'accidents de train, d'avion, de bateau et dans les affaires criminelles isolées. Le débat a été fructueux d'autant que l'unité de l'INCC-GN, pour une première, a épaté les présents en exposant les outils sophistiqués avec lesquels elle avait opéré à Tiguentourine. Interrogé à ce propos, le lieutenant-colonel Abdelhamid Keroud a révélé que "l'Ugnivc opère tout le temps et peut intervenir à travers l'ensemble du territoire national et même à l'étranger. Elle est composée de spécialistes en médecine légale, en biologie et en empreintes digitales, et ce, en se dotant de moyens scientifiques et techniques modernes d'investigation et d'identification". D'ailleurs, cette unité a procédé à l'identification, dans les délais très courts, de l'ensemble des victimes lors de l'attaque terroristes de Tiguentourine. F. B Nom Adresse email