Les attentats-suicides ratés de mercredi ont secoué les autorités tunisiennes, qui ont réagi en prenant des mesures particulières sur le plan sécuritaire. En effet, un dispositif sécuritaire a été mis en place jeudi pour protéger le tourisme, un secteur-clé de l'économie tunisienne chancelante. Ainsi, dans la région de Sousse où un kamikaze s'est fait exploser mercredi sur une plage sans faire de victimes, les contrôles policiers ont été considérablement renforcés. Des patrouilles quadrillent la zone touristique, des contrôles ont été mis en place aux ronds-points et des policiers déployés devant les supermarchés. Idem dans la station balnéaire d'El Kantaoui, située à une dizaine de kilomètres du lieu de l'attentat, où les touristes disaient avoir été effrayés par l'attaque de la veille et celle déjouée à Monastir, sans pour autant céder à la panique. À Tunis, la police a renforcé sa présence sur l'avenue principale Habib-Bourguiba, en coupant la circulation devant le ministère de l'Intérieur avec des fils de fer barbelés. À Zarzis, une zone touristique non loin de l'île de Djerba et de la frontière libyenne considérée comme le point de passage pour les trafiquants d'armes, la présence des forces de sécurité a décuplé. Un suspect transportant des fusils d'assaut kalachnikovs et des lance-roquettes (RPG) mais aussi de l'alcool de contrebande a été arrêté après que son véhicule se soit renversé mercredi soir lors d'une course-poursuite, a indiqué une source au sein de la gendarmerie. Les médias tunisiens et les acteurs économiques ne cachaient pas leurs craintes pour l'avenir du tourisme, en convalescence depuis la révolution de janvier 2011 qui avait entraîné une chute de 30% des revenus et peine toujours à revenir à son niveau d'avant le soulèvement populaire. En dépit de cela, le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, Mohamed Ali Toumi préfère se montrer optimiste à l'approche de l'hiver, haute saison pour les voyages dans le désert frontalier de la Libye et de l'Algérie. "Les gens sont un peu réticents à réserver des séjours, c'est vrai mais nous considérons que ça ne peut être que passager, ça va être difficile pendant les prochains jours, après on reviendra à la normale, si Dieu le veut", a-t-il affirmé. I. O. Nom Adresse email