Tout le monde est resté sur sa faim samedi, jour où le choix sur le futur premier ministre devait être porté. La bataille pour ce poste se jouait entre Mohamed Ennaceur, 79 ans, et Ahmed Mestiri, 88 ans. L'opposition et la Troïka au pouvoir ne sont pas parvenues à choisir le futur premier ministre en remplacement à Ali Laârayedh. L'échec est mis sur le dos du parti Ennahda qui chercherait à gagner du temps et d'imposer coûte que coûte Ahmed Mestiri. Après cet énième revers, les protagonistes ont reçu une sorte d'ultimatum de 36 heures pour élire définitivement un premier ministre. Ils devront le faire aujourd'hui vers midi pour sortir la Tunisie d'une profonde crise politique nourrie par les violences jihadistes. "Le délai pour annoncer le nom du chef de gouvernement est lundi midi" 11h00, a indiqué le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise, sur sa page officielle Facebook. Le "dialogue national" entamé le 25 octobre était censé déboucher samedi sur la nomination de la personnalité indépendante appelée à succéder au Premier ministre islamiste Ali Laârayedh et conduire la Tunisie vers des élections à la tête d'un gouvernement apolitique. Mais les négociateurs ne sont pas parvenues à départager deux candidats, à savoir Mohamed Ennaceur, soutenu par l'opposition, et Ahmed Mestiri, soutenu par Ennahda. Ce sont de vétérans de la politique, ayant été ministres sous le régime Bourguiba. L'opposition juge M. Mestiri trop faible physiquement et craint qu'Ennahda cherche à contrôler indirectement le gouvernement. Hier, le secrétaire général de l'UGTT et porte-parole du dialogue national, Houcine Abbassi, n'a pas caché sa déception après plusieurs heures de discussions à propos du chef du gouvernement n'ayant finalement pas abouti à une entente entre les partis. Houcine Abbassi, qui s'est exprimé à l'issue de la réunion, a indiqué qu'il a été convenu de poursuivre les pourparlers 36 heures de plus afin de parvenir à un consensus sur le poste de chef du gouvernement. Le secrétaire général de l'UGTT et porte-parole du dialogue national, Houcine Abbassi, a indiqué que l'octroi d'un délai supplémentaire de 36 heures, en vue de parvenir à une entente sur la personnalité à nommer au poste de chef du gouvernement, n'influera pas sur les délais précisés dans la feuille de route. Alors que le processus gouvernemental doit s'achever au bout de trois semaines, Houcine Abbassi a souligné que le délai précisé dans la feuille de route ne sera pas prolongé. Le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, a souligné, samedi 2 novembre, que le dialogue national n'avance pas comme il le devrait, puisque l'accord sur la personnalité à désigner au poste de chef du gouvernement n'a pas encore été conclu. "Le Mouvement Ennahda veut quitter le pouvoir par la porte et y revenir par la fenêtre", a affirmé Hamma Hammami quant au soutien indéfectible apporté par le parti islamiste à la candidature d'Ahmed Mestiri à la primature. Le porte-parole du Front populaire estime que la période actuelle est critique et que le chef du gouvernement ne doit pas avoir une fonction symbolique, mais doit au contraire pouvoir supporter une charge de travail importante. Pour sa part, Béji Caïd Essebsi, rappelant que les partis participant au dialogue national ont 36 heures pour parvenir à une entente sur un seul candidat à la primature, a quelque peu critiqué la tentative d'Ennahda d'imposer le choix d'Ahmed Mestiri. Pour le président de Nidaa Tounes, les seules solutions au blocage actuel sont le dialogue et l'entente. I. O. Nom Adresse email