Depuis une semaine, la famille Khemisti de Sidi Hamadouche (17 km au nord de Sidi Bel-Abbès) digère amèrement la perte cruelle de leur fille aînée Zohra tuée, le 4 novembre dernier par balle, en Libye et précisément à Sebrata (80 km à l'ouest de Tripoli). Le père de la défunte, à qui nous avons rendu visite, hier, et qui est toujours sous le choc, n'a pas caché son mécontentement à l'égard du ministère des Affaires étrangères qui, selon lui, n'a pas jugé utile de l'informer au sujet du décès de sa fille. "Depuis lundi dernier, personne ne m'a contacté et c'est grâce à des voisins libyens de ma défunte fille que j'ai appris la nouvelle. Aussitôt, j'ai téléphoné au ministère des Affaires étrangères et un préposé au téléphone m'a prié de prendre contact avec le consulat général d'Algérie à Tripoli. Le lendemain, j'ai téléphoné au consulat et ce n'est qu'à cet instant qu'ils ont daigné m'informer officiellement du décès de ma fille." Il a également ajouté que "samedi dernier, les services du consulat général d'Algérie m'ont rappelé par téléphone pour que je leur envoie par fax l'extrait de naissance de Zohra et m'ont affirmé que le corps sera rapatrié aujourd'hui à 16 heures par avion au départ de Tripoli vers l'aéroport d'Alger". Au sujet de la mort de sa fille, M. Khemisti nous a confié avoir demandé au ministère des Affaires étrangères "l'ouverture d'une enquête judiciaire pour connaître les circonstances et les causes exactes de la mort de ma fille ainsi que les mesures légales nécessaires qui ont été prises, notamment l'autopsie de la dépouille étant donné qu'il s'agit d'une mort par balle et non d'une mort naturelle". Relayé par son fils cadet, ce dernier dira que sa sœur, née le 18 août 1983, a rejoint la Libye depuis sept ans pour fuir le chômage. Elle s'est installée légalement à Sebrata et a travaillé d'abord dans un restaurant puis dans un café et ces derniers mois comme coiffeuse dans un salon. "Si ma fille a choisi l'immigration, c'est pour fuir le chômage. Moi, son père, je perçois une retraite de 15 000 DA et je n'arrive pas à subvenir aux besoins de mes neuf enfants à charge. Zohra nous appelait quotidiennement et même la veille de sa mort, elle a téléphoné pour nous informer de sa venue en Algérie, en ce mois de novembre, pour des soins médicaux. Notre sœur ne s'est jamais plainte de quoi que ce soit et elle était estimée par tous ses voisins et amis, surtout les Libyens", conclut son père. A. B Nom Adresse email