Rien que le bilan de la gendarmerie révèle l'extraordinaire hausse de la criminalité ces dernières années. Une politique d'urgence s'impose face à l'évolution dangereuse du crime organisé dans le pays. La criminalité ne cesse de prendre de l'ampleur et les chiffres rendus publics hier par le commandement de la gendarmerie pour la période s'étalant de janvier à octobre derniers sont édifiants. Les gendarmes ont traité 70 596 affaires et arrêté 71 576 personnes comprenant 3 561 crimes, 58 815 délits, 2 382 contraventions et exécuté 5 838 mandats de justice. Les affaires les plus constatées, traitées et résolues sont les atteintes contre les personnes et les affaires liées au crime organisé. Quelque 311 associations de malfaiteurs ont également été démantelées à travers le pays. Plus explicite, le document de la gendarmerie souligne que "ces affaires concernent la criminalité de droit commun, la criminalité organisée, les infractions aux lois spéciales et l'exécution des mandats de justice". Le document ajoute que comparativement à la même période en 2012, l'examen de cette criminalité fait ressortir une hausse respective de 20,04% en matière d'affaires (52 564 affaires au 10 mois 2012). Soit une moyenne de 231 affaires par jour, tous types d'infractions confondus, ainsi que 15,60% d'augmentation en matière d'arrestation : 71 576 personnes arrêtées contre 55 350 à la même période en 2012. En termes d'évaluation, les affaires liées aux atteintes contre les personnes représentent une hausse de 11,82%, contre la famille et les mœurs de 12,38%, le crime organisé de 25,46%, infractions aux lois spéciales de 40,55%. Le document révèle également que sur 71 576 personnes arrêtées, 19 105 d'entre elles ont été condamnées par la justice et écrouées. La lecture des statistiques a permis de relever que les wilayas d'Alger, d'Oran, de Sétif, de Blida, de Tlemcen, de Sidi Bel-Abbès demeurent les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes. Concernant la criminalité de droit commun, le bilan fait ressortir une augmentation de 17,41% en matière de cas élucidés et une hausse de 9,63% sur le plan des arrestations. Pour le volet concernant les atteintes contre les personnes, qui représente 43,89% des affaires traitées de la criminalité de droit commun, la gendarmerie indique que les régions les plus touchées sont Alger, Oran, Sétif, Blida, Tlemcen, Sidi Bel-Abbès et Chlef. "Les coups et blessures volontaires représentent 61,93% (8 431affaires) des atteintes contre les personnes avec +22,45% par rapport à la même période en 2012. Homicides volontaires avec 332 affaires représentent 2,44% des atteintes contre les personnes, soit +17,73% et homicides involontaires (908 affaires), soit une hausse de 3,89%", précise le document de la gendarmerie. Ce qui ressort du bilan, c'est que la capitale est concernée par toutes les formes de criminalité. Au-delà de leur gestion anarchique, certains quartiers d'Alger sont devenus ces derniers temps un champ de bataille où se disputent des bandes de voyous, tantôt pour une histoire de parking sauvage tantôt pour des raisons inconnues. L'évolution dangereuse des affaires liées au crime organisé démontre si besoin est la complexité de la situation, mais surtout l'urgence d'une politique nationale de restauration de l'ordre public qui devra concerner l'ensemble des structures de l'Etat et pas seulement les services de sécurité. La lutte contre la criminalité est également une affaire de citoyen, des élus et de tous les responsables à quelque niveau qu'ils soient. S. T. Nom Adresse email